La réforme des retraites : un problème aussi pour nos chevaux

Publié le par Anne et Cat

 

Nous avons souvent parlé sur ce blog des jeunes chevaux et des problèmes qu’ils posent.

 

Mais l’actualité de la semaine nous amène à nous poser des questions sur l’âge de la retraite et les conditions de celles-ci.

Est-il normal de travailler jusqu’à 67… pardon jusqu’à 20 ans pour pouvoir prendre sa retraite ?

Est-ce seulement souhaitable ?

 

Et bien là aussi, en toute justice, il faut tenir compte de la pénibilité.

 

Pour le cheval de compétition, le type de discipline est important. Certaines exigent des pointes de vitesse, des démarrages sur les chapeaux de roue… ce n’est sûrement pas la place d’un cheval qui prend de l’âge (et d’un trop jeune non plus d’ailleurs bien qu’on le voie très souvent…).

 

Par contre, un cheval âgé a souvent une technique, une connaissance, une expérience que n’aura pas un plus jeune et qui peut lui permettre de compenser des capacités physiques un peu moins grandes.

 

Pour le cheval de loisir aussi, la pénibilité est très variable. En effet, comment comparer le cheval de club qui fait en moyenne 2 heures par jour (ce qui dans la pratique veut dire que le mercredi et le samedi, il travaille bien davantage) et le cheval de propriétaire qui fait ses 2 à 3 séances par semaine et encore.

 

On peut donc bien comprendre que la " retraite " n’interviendra pas pour ces différents chevaux, au même âge.

 

Mais d’autre part, il y a un risque à brutalement laisser un cheval au pré, sans autres distractions qu’un ou deux congénères. Un risque d’ennui, de démotivation, de pertes musculaires et cardiaques…

 

Personnellement, je suis favorable à ce que tout cheval dont la santé est par ailleurs correcte ait un travail adapté à ses capacités (évidemment, un cheval raide boiteux qui a du mal à se traîner, c’est une autre affaire).

 

Lorsque les dites capacités décroissent, temporairement ou définitivement, le travail doit décroître en proportion.

Lorsque le cheval a un regain de forme, on peut lui en demander un peu plus.

 

Chez les vieux chevaux, un travail même léger, voire très léger, entretient la forme, la joie de vivre, le sentiment d’être utile (et oui, pour eux aussi, c’est important).

 

J’ai connu un vieux shetland, un vénérable grand-père.

Depuis des années, aucun cavalier n’avait mis les fesses sur son dos.

Il s’ennuyait, il déprimait, il restait tristement la tête basse dans son pré. Alors qu’il ne travaillait pas, il dépérissait lentement.

Jusqu’au jour où un palefrenier compatissant a fabriqué un collier qu’il a fixé à la brouette utilisée pour la distribution quotidienne de granulés.

Il a mis une semaine à apprendre au poney à venir mettre son encolure dans le collier et à tirer la brouette en s’arrêtant à chaque boxe.

A partir de ce jour-là et pendant des années, deux fois par jour, le poney attendait avec impatience à la porte du pré qu’on lui ouvre et allait fièrement tirer SA brouette (et sans même piquer de granulés… si, si, je vous jure !). La distribution finie, il regagnait tranquillement le pré pour un repos bien mérité.

Ce petit travail de 2 fois 15 minutes, au pas tranquille, lui avait donné un regain de forme et de moral. Plus de tête basse, plus de perte d’appétit, la pêche, je vous dis !

 

D’ailleurs, imaginez votre tête si on vous disait que le reste de votre vie, vous allez la passer dans un fauteuil, à ne rien faire de votre sainte journée. La déprime ne serait pas loin.

 

Alors est-ce bien charitable de ne plus faire travailler les vieux chevaux ?

Sincèrement, j’en doute.

 

Cat

Publié dans Sujets qui fâchent

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