Les différents types de chevaux en main : une question de physique
Nous avons vu qu’il existait de nombreux caractères chez les chevaux et que chaque caractère se menait en main d’une façon particulière. Mais à chaque cheval s’associe non seulement un mental mais aussi une capacité physique voire une particularité physique, c’est pourquoi chaque cheval en main est différent…
Le poulain
Vif, joyeux, impulsif, peu respectueux… Voilà le cocktail détonnant auquel il vous donnera droit. Il a une concentration qui a tendance à se disperser (jusqu’à 3-5 ans), tout est prétexte pour jouer, bondir, virevolter, même sur une longe tendue.
Le poulain doit être mené avec fermeté et souplesse ! Vous devez reprendre tout problème d’une façon sèche mais pas trop brutale (il n’est pas encore fini et des actions brusques pourraient lui provoquer des traumatismes). Pour savoir si votre punition est injuste, il vous suffit de le regarder : il réagit en donnant des coups de tête vigoureux = trop dur.
Un poulain c’est toujours délicat, il ne peut pas rester immobile trop longtemps (plus d’une à deux minutes), il ne peut pas se tenir sage si vous accélérez (cela lui montra à la tête)…
Prenez l’attitude du vieux qui en a beaucoup mais alors beaucoup vu et qui le regarde en se disant " Ah les jeunes ! ". Calme, le sourire aux lèvres, un air de nostalgie et un côté " rien ne peut m’atteindre "… Là, vous y êtes ? Vous verrez que vos actions seront à la fois douces et fermes, strictes et relaxantes, joueuses et rabat-joie.
Longe détendue mais pouvant se tendre en une fraction de seconde. Licol ajusté, ne pas serrer trop fort la muserolle (risque de déformations du nez).
Un poulain se révèle tardivement et restera jusqu’à l’âge adulte un cheval de tempérament moyen.
Le cheval masse
Ce type de cheval est très fréquent dans les chevaux de trait ou chez les chevaux à l’avant-main lourde. C’est un cheval qui ne sent pas sa force ou qui en use habilement pour s’opposer à vous. Un cheval masse se laisse tomber en avant, il ne se retient pas et même avec de gros biceps, on se fait rapidement emmener. Un cas typique auquel on pense peu, c’est le shetland ou le petit poney, ils tractent un adulte en bout de longe sans fatiguer, c’est leur poids d’épaules et d’encolure qui s’oppose au vôtre et vous ne faites pas le poids !
Pour mener en main un cheval masse, il ne faut pas lui laisser d’appui (sur vous ou sur la longe), avoir des actions avec une main haute qui écarte.
Imaginez que le cheval est un mur (c’est vrai uniquement pour les chevaux masse). Vous devez appuyer le plus haut possible sur le mur en gardant le bras dans l’alignement de vos épaules. Cette action comme toutes les actions en main doit être momentanée.
Elle s’alternera selon les circonstances avec des actions horizontales (la longe est horizontale).
Evitez les actions vers le bas avec ce type de chevaux, ils sont tellement sur l’avant, quand ils s’opposent à vous, qu’un mouvement vers le bas les feraient trébucher ou tomber sur les genoux. Ce qui n’est souhaitable ni pour vous, ni pour lui.
Le cheval spaghetti
Voire nouille trop cuite ! Ce sont des chevaux souples, très souples. De la tête à la queue, rien n’est stable. Vous faites tourner la tête à droite, les fesses vont à gauche, vous arrêtez l’avant mais l’arrière oublie de s’arrêter… Ces chevaux ne sont pas forcément stables, méfiez-vous et ne les laissez jamais s’appuyer contre vous, ils vous feraient vite perdre l’équilibre.
La solution avec ce type de chevaux, c’est une longe lâche. Pensez à rectifier la position des antérieurs et des postérieurs. Si on peut se passer du stick avec certains chevaux, ici, il est indispensable ! Tenez-le à l’horizontale derrière vous pour rectifier la position des jarrets et garder le cheval dans l’alignement. Travaillez le plus possible le long d’un obstacle fixe (barrière, haie… surtout au début), il donnera au cheval le cadre et la stabilité dont il a besoin.
Ce sont des chevaux qui ne toléreront pas les changements brusques d’allure (trot-arrêt par exemple) ou de direction (tournant sans prévenir auparavant). Tenez-les informés de ce que vous faites, parlez-leur et établissez un code pour prévenir avant de tourner ou de changer d’allure. Si le cheval accepte la monotonie, vous pouvez faire toujours les mêmes exercices en incluant des variantes.
C’est à peu près les seuls types que vous êtes susceptibles de rencontrer. Bien sûr, il existe des chevaux qui sont dans plusieurs catégories. Et chaque cheval ne ressemble pas à son voisin de pré…
A bientôt
Anne