Redressage en main
Il arrive parfois qu’il faille réapprendre les bases à un cheval. Ce cas ne se présente pas uniquement s’il y a eu maltraitance. Ainsi, vous pouvez récupérer un poney qui a été dans une écurie ou un centre équestre pendant des années et qui a pris des mauvaises habitudes. Ou plus simplement, vous voulez tester le cheval, savoir ce qu’il sait faire et lui apprendre des choses nouvelles.
Vous pouvez vous retrouver dès lors face à un gros problème. Le cheval peut, même si vous suivez tous les conseils donnés dans les articles précédents, ne pas comprendre. Il ne s’arrête pas, se révolte …
Ce n’est pas forcément pour cela qu’il n’a pas appris à se tenir en main. Il se peut même qu’il soit meilleur que vous en ce domaine… Il a peut être, tout simplement, appris selon d’autres codes.
Je prendrais deux exemples courants.
Certains chevaux peuvent avoir appris à être en retrait ou à suivre le meneur. Il faut alors adapter tous les codes afin qu’ils puissent se faire sans action de la longe (impossible dans cette position). Pensez à prévenir le cheval de vos ralentissements ou arrêts. On peut très bien prendre un cheval qui a acquis la méthode que je vous ai montré et le faire passer en retrait. C’est pourquoi, beaucoup de chevaux, après avoir appris selon les principes des précédents articles se mettront spontanément en position de retrait. Cette position rassure beaucoup de chevaux mais elle ne garantit pas la sécurité du meneur à tous les coups.
Cette méthode est très efficace sur les chemins étroits.
Si vous forcez un cheval qui a l’habitude de cette méthode à revenir à celle que je vous ai présenté, vous aurez un cheval hésitant, sur le recul, qu’il vous faudra continuellement pousser. Rassurez-le régulièrement, parlez d’une voix douce, évitez les mouvements brusques…
Vous noterez que, dans cette position, le stick est inutile et même encombrant !
Un autre cas, beaucoup plus difficile à déceler c’est celui du cheval de spectacle, même si vous pouvez retrouver cette méthode sur d’autres chevaux.
Le cheval aura appris avec un meneur très en arrière. Pour cette méthode, placez-vous au niveau des reins du cheval (juste avant les hanches) et guidez votre cheval à partir de ce point. Toutes vos actions devront se faire dans la ligne de dos du cheval (toute action plus interne ou plus externe est une demande de tourner). La main posée ou non sur les reins, vous effectuez un mouvement de poignet souple à chaque foulée pour réguler l’allure (absence de mouvement signifie maintient de l’allure). L’accélération se fait à la voix, au stick (plus difficile à mettre en œuvre) ou en arrivant au niveau de la fin des côtes du cheval. Les ralentissements dans l’allure sont obtenus en reculant jusqu’aux hanches, le ralentissement important (changement d’allure) se fait en reculant jusqu’à la croupe. Redressez-vous et tendez le dos pour obtenir un cheval plus tendu.
Cette méthode peut être pratiquée sans une once de voix. Le cheval s’adaptant à votre subtil changement de zone (la main l’aide alors à mieux vous " sentir ").
C’est une méthode paniquante car on a le sentiment de ne rien contrôler ! On a rarement à l’utiliser car les chevaux d’excellence en main sont rares. Pour l’avoir testé récemment je peux vous dire qu’elle garantit une extrême sécurité car il ne peut pas y avoir de rapport de force et vous avez des possibilités d’action très fines.
N’hésitez pas à demander au cheval la méthode qu’il préfère. Avec un jeune cheval, les deux premières méthodes sont indispensables. Pour la méthode " cheval de spectacle ", elle ne se justifie que si vous devez ou vous voulez travailler un cheval de façon approfondie en main.
A bientôt
Anne