La FFMCPA : La Fédération Française de la Maladie de Cushing et Pathologies Associées !
La maladie de Cushing fait partie des nombreuses maladies tumorales bénignes. Bénigne, bénigne... Ce n'est pas vraiment ce que vous dirait un propriétaire ou un éleveur d'un cheval avec cette maladie !
Cette pathologie est caractérisée par un dysfonctionnement de l'hypophyse et plus particulièrement, de la sécrétion anormale de l'hormone ACTH. Cette hormone va stimuler la glande surrénale (placée sur le rein) laquelle sécrète la cortisol (hormone du stress). On considère que cette maladie atteint des chevaux matures, ou très âgés.
Les symptômes sont :
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poils longs ne tombant pas donnant un aspect de nounours au cheval avec une crinière laineuse et des oreilles avec des poils laineux et hirsutes.
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Une fourbure inexpliquée à l'automne (pas d'obésité, pas de problème d'alimentation, pas d'infection ni problèmes d'appui).
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Une fonte musculaire donnant l'impression qu'il est maigre.
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Des difficultés de régulation de la température corporelle : on peut constater une sudation excessive ou une absence de sudation.
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Des changements de peau peuvent être observés, comme un épaississement, un assombrissement, des pellicules ou une odeur désagréable.
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Léthargie, de mauvaises performances et des infections fréquentes.
D'autres signes peuvent être constatés mais les plus évidents et les plus présents sont cités.
Une fois le doute installé confortablement, les tests de dépistage possibles sont :
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ACTH endogène : une prise de sang unique pour mesurer le niveau d'ACTH (hormone andrenocorticotrophique).
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Suppression de la Dexamethasone : La dexaméthasone est un corticoïde de synthèse (structure proche de la cortisol). La cortisol inhibe la production d'ACTH au niveau hypophysaire (rétrocontrôle négatif) donc on mesure la réponse du cortisol à l'aide d'une stimulation de la dexamethasone
Alors que ce test est considéré par certains comme le « maître-étalon », il peut entraîner un risque de déclenchement ou d'amplification de la fourbure (1, 2).
Ces deux tests sont sujets à une élévation « saisonnière » à la fin de l'été et en automne (Août à Décembre et parfois davantage).
Le traitement est du ressort du vétérinaire uniquement sauf en cas d'insulinorésistance, d'hypothyroïdie et/ou de la fourbure s'ils sont présents ou il faut ajouter des règles hygièno-diététiques.
Deux mots sur une pathologie annexe à ce syndrôme : l'insulino-résistance Équine signifie que les cellules ne réagissent pas à l'insuline (l'hormone responsable du transport du glucose dans les cellules). On en parle également sous le terme de « Syndrome Métabolique Équin » ou « Pré-Cushing » ou « Cushingoïde », soyez donc attentif au terme utilisé afin de ne pas confondre.A noter que cette pathologie peut survenir sans la maladie de Cushing.
Les symptômes (c'est une manie dont on ne se défait pas facilement !) : Prise de poids facile, encolure en « crête » (dépôts saillants de masses graisseuses à la base de l'encolure derrière l'épaule, à la base de la queue), des poches gonflées (graisses) au niveau des creux au-dessus des yeux, des fourbures passées (généralement provoquées par l'herbe : les fructanes contenus)
Les symptômes aggravés incluent :
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une augmentation de la soif et des mictions. En effet, la présence de glucose en grande quantité dans les urines pour éliminer le surplus, ce qui augmente la nécessité de dilution rénale et donc les mictions. Le fait d'uriner produit une perte d'eau donc déshydratation et nécessité de boire plus d'ordinaire.
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Perte des muscles.
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Faiblesse, peu d'énergie.
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Un appétit exacerbé du fait du mauvais transport du glucose dans les cellules
Les tests pour établir le diagnostic sont les dosages de l'insuline et du glucose sanguin. A partir de là, c'est l'extase avec deux méthodes de diagnostic.
1- On fera un ratio glucose divisé par l'insuline : un ratio inférieur à 4,5 signifie une insulino-résistance et entre 4,5 et 10, cela révèle une insulino-résistance compensée. Explication : l'organisme va compenser cette résistance à l'insuline par une production accrue donc même avec l'augmentation du glucose, le ratio va diminuer comme peau de chagrin.
2- Le RISQI (inverse de la racine carrée de l'insuline) = 1/ (concentration d'insuline)². Le résultat inférieur à 0,2 indique une insulino-résistance et entre 0,2 et 0,32 représente une insulino-résistance compensée.
Les régimes « affamants » qui s'attaquent à l'obésité en fournissant de petites quantités de foin de « mauvaise » qualité se sont avérés systématiquement inefficaces pour les chevaux atteints d'IR.
Le « Régime d'Urgence » temporaire a été développé pour fournir aux besoins immédiats des chevaux avec cette maladie, afin d'avoir un remplissage suffisant du tube digestif, un niveau d'énergie suffisant.
Le régime comprend :
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du foin trempé et essoré à 1,5 à 2% du poids corporel. Des études ont démontré
que le trempage et l'essorage du foin peut enlever jusqu'à 30% des sucres solubles.
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De la pulpe de betterave pour les minéraux et les vitamines.
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Vitamine E : 1000UI par tranche de 225 kg de masse corporelle ( 5 gélules de 400 UI pour un cheval de 450 kg – vous les trouverez en pharmacie avec des gens très bien... si, si, je vous le dis !)
L'exercice physique améliore considérablement la sensibilité à l'insuline, mais, évidemment, les chevaux en fourbure aiguë ne peuvent pas supporter l'exercice. Même la marche en main, 30 minutes par jour (en ligne droite, pas de courbes) est bénéfique. Quand la condition du cheval s'améliore, l'exercice demandé pourra s'intensifier et varier.
François Kaeffer
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