Mon poulain grandit plus vite que moi !
L'éducation d'un poulain demande de comprendre sa psychologie. Mais le poulain est un être en pleine évolution qui doit en 4 ans devenir un jeune adulte. Le propriétaire devra donc s'adapter à cette évolution pour établir les bases d'une relation solide avec son compagnon de vie. Techniques d'élevage vous fait découvrir la psychologie de votre jeune "dadou".
Un foal, un yearling, un poulain, un jeune cheval... des réalités psychologiques différentes.
Un poulain sera adulte dans sa tête à 4 ans. Un humain est adulte selon la loi à 18 ans. Pas étonnant que le poulain soit un être changeant, en évolution rapide... et que son propriétaire – qui de plus est souvent un adulte, donc un individu stable – ait un peu du mal à suivre cette course effrénée.
Déjà question alimentation, ce n'est pas si évident que ça mais question comportement, c'est encore plus flagrant. Évidemment, plus le poulain est jeune, plus l'évolution est rapide.
L'individu que vous avez aujourd'hui devant vous n'est pas celui que vous aviez il y a trois mois. Vous n'avez pas changé... lui si ! Il a gardé des souvenirs et des caractéristiques mais il ne raisonne pas de la même façon, n'appréhende pas son univers sur les mêmes bases. Ses rapports avec vous ont aussi changé.
Alors vous aussi, vous devez évoluer... et plus vite que ça ! Mais pas trop vite tout de même... Pour arriver à le suivre, il faut vous adapter en permanence tout en restant cohérent avec vous-même, changer de rôle, de positionnement tout en ne vous reniant jamais.
Plus facile à dire qu'à faire.
Personnellement, avec un poulain de 6 mois, je la joue maman (oui, je sais je n'ai pas trop d'effort à faire...) c'est-à-dire protectrice, attentive, mais qui râle quand on lui marche sur les pieds et qui inculque le « dis bonjour à la dame ».
Bref, on veille sur tout, on cocoone, on comprend les peurs et les problèmes à demi mot, on laisse faire les expériences en limitant les dégâts mais on refuse les coudes sur la table et on est sans pitié pour l'heure du coucher.
En d'autres termes, on accepte les petits bonds de cabri, le « je joue avec le seau et j'en mets partout », je sursaute à la moindre feuille qui vole, mais on refuse les mordillages et on est sans aucune pitié pour le traitement prescrit par le vétérinaire.
Après, au fur et à mesure qu'ils grandissent, je la joue plus instit : moins de sentiments (affichés), on fait répéter les tables de multiplication et on explique sans fin les règles du jeu.
C'est le moment du travail en main, en longe, des débuts du débourrage. On apprend au jeune cheval à répondre aux demandes, à rester (presque) sage tout en tenant compte du fait que ce n'est pas encore un vieux de la vieille.
Quand arrive la fameuse « crise d'ado », j'ai tendance à la jouer « grande sœur de bon conseil ». Je dirige de façon moins rigide, je préviens mais je laisse faire tant que le danger n'est pas présent, histoire que l'expérience amène le jeune cheval à comprendre qu'il aurait bien mieux fait de suivre le conseil qu'on lui avait donné ce qui lui aurait évité de se faire avoir comme un bleu !
Mais un petit coup de fatigue, une maladie et c'est la maman qui ressort.
La question de la domination si à la mode de nos jours me semble de ce fait être mal posée.
Je refuse que le poulain me tape, je demande au jeune cheval de s'arrêter ou d'accélérer sur ma demande, je décide où on va, ce que l'on fait...
Je dirais donc que je suis peut-être le chef... mais le chef de famille et non le tyran. C'est toute la différence.
Catherine Kaeffer
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MAJ octobre 2021