Tout dépend l’idée qu’on s’en fait…
La compréhension du comportement d'un animal repose sur une interprétation. Chez le cheval, les méthodes éthologiques sont souvent basées sur une idée de situation de confort ou d'inconfort. Les comportements vont donc être analysés en fonction de ce prisme. Mais d'autres théories peuvent amener à des explications totalement différentes. Une anecdote de Techniques d'élevage.
Un jeune cheval en début de débourrage, intelligent, noble, droit dans ses bottes… pardon dans ses sabots.
Un jeune cheval qui a une expérience de la vie dans les grands espaces, qui a appris à se débrouiller, à compter sur lui… rien que sur lui. Bref, un individu responsable qui fait gaffe à ses fesses.
Pour aller jusqu’à la carrière où il apprend son futur métier, un chemin entre des prés.
Aux yeux des humains, un chemin totalement sûr : pas de voiture, de la place, chemin bien encadré par des haies bocagères.
Aux yeux d’un cheval, un chemin attirant avec plein de congénères un peu partout qui font les fous. Mais aussi un chemin inquiétant sans aucune visibilité latérale, des ombres qui passent derrière les haies, des bruits qu’on identifie mal, des monstres qui peuvent jaillir qu’ils soient à ailes ou à pattes…
Le cheval refuse d’avancer. La tête portée haute, les oreilles pointées, les naseaux hument le vent. Les sabots plantés dans le sol, sa décision semble inébranlable. Il n’ira pas plus loin.
Il ne répond pas aux sollicitations, à la voix douce.
Alors, on l’entraîne sur un cercle, puis deux, puis trois…
Au bout de quelques cercles, il repart en avant. Il est félicité.
Confort, inconfort diraient certaines théories. Le cheval repart parce qu’il répugne à l’effort et qu’il est plus difficile pour lui de tourner que de marcher en ligne droite.
Quelques mètres plus tard, rebelote. Arrêt, quelques cercles et on repart pour quelques pas généreux, la tête toujours fièrement portée. Puis frein des 4 fers.
Le manège se répétera des dizaines de fois, tout au long du chemin.
Les cercles sont faits la tête tournée vers l’extérieur. Le cheval ne s’occupe pas de l’humain. Les oreilles sont pointées vers l’avant. Le cheval marche ou s’arrête mais de façon déterminée.
Pas d’oreilles couchées évoquant un quelconque énervement devant cet humain qui le fait c…
Pas de tête basse ou de soupir marquant la lassitude qui le fait céder devant ce bipède décérébré avec lequel décidément, il est impossible de discuter.
Mais une certaine satisfaction dans le regard de celui qui a fait ce qui devait être fait.
Alors confort – inconfort ? Ou comme le sous-marin dans Octobre rouge, une simple manœuvre en cercle d’exploration des arrières afin de vérifier qu’aucun danger ne nous menace ?
Catherine Kaeffer
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MAJ juillet 2022