Faire son foin

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Partons de l’herbe dans le pré. Elle contient 75-80 % d’eau. Si on la met en tas, elle chauffe, elle moisit… bref, elle est rapidement inconsommable. Il faut donc la « stabiliser » pour limiter le développement des microorganismes. La méthode traditionnelle consiste à la faire sécher jusqu’à une teneur en eau de 25 % maximum. Les microorganismes, moisissures principalement, ne peuvent alors plus se développer et on a donc un produit stable qu’on peut conserver pendant des mois, le foin.

Faire un bon foin est loin d’être évident. Cela demande du savoir-faire… et que le ciel soit avec vous.

La détermination du moment de la fauche est délicate car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte : plus l’herbe est jeune, plus elle sera digestible et nutritive pour le cheval mais moins les quantités seront importantes et plus il y aura d’eau à évaporer. Plus l’herbe est âgée, moins elle est nutritive mais plus les quantités sont importantes et plus elle est riche en matière sèche. Cette évolution est plus rapide lors du premier cycle que pour les suivants.

Le stade optimum est le début de l’épiaison si on destine le fourrage à des chevaux qui ont des besoins élevés comme les poulains ou les poulinières. La quantité sera limitée mais en revanche les repousses seront importantes et précoces.

Pour des chevaux à besoins plus faibles, on peut attendre la fin épiaison qui permettra une récolte plus abondante mais des repousses plus limitées et plus tardives.

Et évidemment, plus on est tôt dans la saison, plus on a de risques d’avoir un sol qui n’est pas porteur et un temps moins stable qui rend le fanage plus aléatoire. Pour les cycles suivants, on fauche généralement quand l’herbe atteint 20 cm.

La hauteur de fauche est un paramètre important. Plus on fauche bas, plus la quantité de fourrage est importante. Donc la tentation est grande de faucher le plus bas possible. Mais le fourrage sera plus contaminé par de la terre surtout si vous avez affaire à une prairie précédemment pâturée dont le sol n’est évidemment pas régulier. En outre, cette masse importante mettra plus de temps à sécher et donc exigera plus de jours de beau temps consécutifs. Dans la pratique, il faut éviter de faucher à moins de 7 cm.

Le but du fanage est de faire sécher la plante le plus complètement et le plus rapidement possible. L’herbe fauchée est regroupée sur une ligne de 10 à 20 cm de hauteur appelée andain. Cela diminue la surface de contact de l’herbe avec le sol, toujours plus humide et d’autre part, augmente l’action du vent sur la plante. Il faudra ensuite procéder au fanage qui favorise un séchage uniforme en cherchant à faire remonter à la surface les brins qui sont proches du sol. Cette opération peut se faire plusieurs fois pendant la phase de séchage. Une fois le foin sec, il sera regroupé en andains puis pressé.

La plante coupée va continuer à vivre pendant un moment sur ses réserves et luttera pour conserver son intégrité. C’est pour cela qu’une pluie tout en début de fanage, sur une plante encore vivante, rendra le fanage plus long et augmentera un peu les pertes, mais c’est tout. Par contre, la même pluie en fin de fanage, alors que la plante, morte, ne régule plus rien, va entraîner le lessivage de la plante avec une perte importante de matières solubles, organiques ou minérales. De la même façon, les opérations mécaniques comme le fanage auront moins d’impact notamment en termes de pertes de feuilles sur un fourrage vert que sur un fourrage déjà bien sec. Si on doit intervenir, il est alors préférable de le faire en tout début de journée dès la disparition de la rosée ou le soir quand l’atmosphère est humide, au moment où le fourrage est moins cassant. Toutes ses lésions mécaniques de la plante entraînent des pertes de valeur nutritionnelle et un foin plus poussiéreux.

Dans le meilleur des cas, le fanage dure de 2 à 3 jours. La moyenne se situe dans les 4-5 jours. Au terme du fanage, le foin est pressé. La forme comme la densité dépendent du matériel utilisé. Les petites bottes de faible densité sont de moins en moins fréquentes mais toujours appréciées car le foin n’est pas écrasé et elles peuvent être manipulées à la main. Par contre, elles ne peuvent pas être stockées à l’extérieur. Les bottes carrées à haute densité, comme les balles rondes exigent l’utilisation de machines du fait de leur poids élevé. Leur densité importante les rend moins sensibles à la pluie et elles peuvent donc être plus facilement stockées à l’extérieur de préférence sous bâche.

A noter que si le foin n’est pas parfaitement sec, il va se produire à l’intérieur des bottes un échauffement. Plus la densité est importante, plus la chaleur va être conservée et la température au cœur de la botte va monter. Non seulement, cela va entraîner des pertes de valeur nutritive mais cela peut même s’enflammer et tous les ans, des bâtiments prennent feu pour cette raison. 

Catherine Kaeffer

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Fauche et mise en andains. Techniques d'élevage (R) tous droits réservés

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