Les deux vitamines à mettre en rapport : A et D (1ère partie)

Publié le par François Kaeffer. Editions Alpha & Oméga

Parmi les vitamines, deux sont particulièrement délicates à utiliser en nutrition, essentiellement à cause de leurs toxicités respectives : la vitamine A et D.

Mais en premier lieu, il faut prendre ces vitamines une par une avant de pouvoir arriver au cœur de l’affaire : la nécessité du rapport vitamine A/ vitamine D.

La vitamine A est une molécule liposoluble absorbée provenant en partie de la transformation des β-carotènes en rétinal puis en rétinol (la vitamine A).

Le rétinol est transformé dans l’œil en rhodopsine qui sous l’effet de la lumière se transforme en une succession de molécules indispensables à la vision crépusculaire (vision de nuit).

Métabolisme de la vitamine A. Techniques d'élevage. François Kaeffer, 2014. Tous droits réservés.

Métabolisme de la vitamine A. Techniques d'élevage. François Kaeffer, 2014. Tous droits réservés.

Le all-trans-retinoate est le carrefour de nombreuses réactions pour obtenir les différents acides rétinoïques (acide 4-hydroxyrétinoïque, acide all trans 18-hydroxyrétinoïque et acide all-trans-5,6 époxy-5,6-dihydrorétinoïque) ainsi que le all trans-rétinoyl β-glucuronide.

Ces différents acides (l’acide rétinoïque en majorité) agissent via les récepteurs nucléaires avec des activités diverses :

  • sur le système immunitaire,
  • sur le système endocrinien : entre autres choses, la production de glucocorticoïdes augmente en présence de vitamine A. La production de glucocorticoïdes est importante pour la trame osseuse de l’os puisque cette hormone entraîne une augmentation du catabolisme des protéines et donc une fragilisation de l’os.
  • sur le système reproducteur : les spermatozoïdes ont des besoins importants en vitamine A.

Les effets de ces vitamines sont assez nombreux :

  • rôle dans la vision,
  • réguler la différenciation cellulaire en influençant l'expression des gènes (croissance, cellules hématopoïétiques...),
  • maintenir la surface épithéliale et l'immunité innée et adaptative,
  • rôle dans le processus de la reproduction,
  • rôle sur le système régulateur endocrinien (les glucocorticoïdes…)
  • antioxydant (pour les bêta-carotènes)

Les carences sont possibles mais rares avec une ration riche en fourrages avec comme effet, une infertilité par trouble dans la maturation des spermatozoïdes, des troubles de la croissance, une réduction de la fonction protective des cellules endothéliales, une réduction dans le stockage de la rhodopsine (perte de la vision nocturne), une sécrétion plus basse de glucocorticoïdes.

Comme dit plus haut, le problème d’intoxication est réel avec cette vitamine. Les doses toxiques pour une intoxication moyenne commencent à 50 fois les besoins pour une nutrition optimale et 500 fois pour une intoxication sévère.

Les symptômes sont la tératogénicité sévère (trouble du développement fœtal), une fragilité osseuse élevée (d’où la nécessité d’un rapport vitamine A / vitamine D), une hyperostose, un épithélium exfolié, le Developmental Orthopedic Disease (maladie du développement orthopédique, poulains en croissance).

François Kaeffer

Découvrez la seconde édition du poster poster La nutrition vitaminique du cheval réalisé par TE : métabolisme, excès, carences…
Pour commander une de nos publications, utiliser l’onglet "Commander un de nos produits" en haut de cette page ou connectez-vous sur notre site.

La garantie de l'expertise, le choix de l'indépendance

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :