L'impact de l'alimentation du poulain dans les troubles orthopédiques juvéniles
L'alimentation du poulain âgé de moins de un an peut favoriser ou provoquer des troubles orthopédiques juvéniles, définis auparavant dans cet article (lien).
L'alimentation du poulain s'envisage selon ses propres besoins et selon les éventuels problèmes alimentaires qu'aurait pu avoir sa mère. On peut, avec une complémentation adéquate du jeune, récupérer une partie des erreurs alimentaires commises chez la jument gestante. Pour plus de précisions sur les erreurs alimentaires de la jument gestante, consultez cet article (lien). Cette démarche nécessitera néanmoins une complémentation dans les mois suivant la naissance, ce qui n'est pas toujours facile.
La cause la plus fréquemment citée des troubles orthopédiques juvéniles est la croissance ou la prise de poids trop rapide du poulain après sevrage.
Il est donc classiquement conseillé de ne pas trop « pousser » les poulains et de limiter les apports alimentaires après le sevrage.
On se retrouve alors avec des poulains sevrés laissés au pré, sans supplémentation. L'apparition de troubles orthopédiques dans cette configuration laisse souvent les propriétaires désarmés et est expliqué avec fatalité par une génétique défavorable.
Pourtant, elle n'est pas la seule explication possible.
Pour grandir harmonieusement et en bonne santé, le poulain a besoin des nutriments essentiels et d'un bon équilibre entre ces nutriments.
Ainsi, face à un excès d'apport énergétique, le poulain va avoir une croissance plus rapide ou une prise de poids sous forme de graisse. Ces deux aspects vont engendrer l'augmentation des forces et pressions qui s'exercent sur les articulations du poulain.
Et si on sollicite trop les articulations fragiles du poulain, celles-ci pourront à tout moment se fissurer, se déformer ou se souder, engendrant des troubles orthopédiques.
Dans le cas d'un apport en énergie non constant ou si on suspecte une sous-nutrition énergétique, le rétablissement des apports recommandés devra être très progressif afin d'éviter une croissance compensatrice trop importante et de la répartir tout au long de la croissance.
Dans certains cas, le sevrage provoque un stress alimentaire avec un arrêt plus ou moins prononcé de la croissance. Cette phase est suivie d'une croissance compensatrice qui devra être étroitement surveillée.
Il est conseillé chez les poulains laissés au pré de bien vérifier régulièrement l'état des pâtures et d'ajuster la ration en fonction pour rester le plus stable possible.
Il est important de noter qu'une sous-nutrition énergétique seule pourra être responsable de troubles orthopédiques, notamment si les poulains sont travaillés.
L'alimentation du poulain devra aussi tenir compte de son aspect glucidique. Les pics d'insuline ou de glycémie répétés ont été mis en cause dans certains cas de troubles orthopédiques, notamment dans des cas d'ostéochondrose.
Le bon équilibre devra également être trouvé, en ce qui concerne les apports en minéraux.
Les carences en calcium, en phosphore, en cuivre ou en zinc seraient délétères. Tout comme les excès, en calcium, en phosphore, en zinc, en iode ou en fluor pourraient provoquer l'apparition de troubles orthopédiques juvéniles.
Dans le cas d'un sevrage tardif, une complémentation minérale du poulain pourra s'avérer nécessaire.
Les analyses de laboratoire sur le sang, les crins ou le sabot ne pourront être efficaces suffisamment rapidement pour permettre de corriger les erreurs commises dans la ration d'un poulain de moins de un an.
L'analyse des apports, des besoins, puis un calcul de ration régulier et minutieux, constituent, de nos jours, la seule méthode pour équilibrer l'alimentation du poulain.
Anne Anta
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