Le muscle persillé dans le cheval

Publié le par François Kaeffer. Alpha et Omega

Il n’est pas rare qu’une ration soit à la fois trop riche en énergie et insuffisante sur le plan minéral et vitaminique. Il existe plusieurs stades :

  • Le cheval gras : le propriétaire envisage alors de limiter la ration avec, d’ailleurs, un succès en général mitigé puisque le métabolisme est ralenti par le manque de minéraux nécessaires à l’utilisation de l’énergie.
     
  • Le cheval obèse : la quantité de graisse est très importante et est assez uniformément répartie sur le dos, l’encolure et la croupe
     
  • Le cheval persillé : cela correspond à une infiltration de graisse dans les muscles.

Ce dernier est sujet aux destructions musculaires intempestives puisque le muscle ne peut facilement fonctionner dans ces circonstances.

Les infiltrations de graisse posent des problèmes de contractilité des cellules musculaires car le lien entre les cellules est endommagé et le muscle ne peut se contracter totalement sans que la masse de graisse écrase les cellules. Tout pour plaire.

Chaque effort est donc potentiellement fatal comme pour n’importe quelle rhabdomyolyse mais ici, plus la quantité de graisse entrée est importante plus le risque d’écrasement et de d’incontractilité du muscle vont être forts.

Le message subliminal est certes de prendre garde à l’alimentation mais une fois que l’on se retrouve devant le fait accompli, il faut le gérer alors : comment réfléchir ce problème ?

Il faut savoir qu’il existe deux grands cas :

  1. L’adulte : ce n’est pas le cas le plus délicat. En effet, il suffit de s’assurer que l’énergie apportée par l’alimentation soit au maximum égale au besoin de base voire 0,1 ou 0,2 UFC en dessous et apporter des minéraux avec 10 à 15 % de plus que les besoins de base.
     
  2. Le poulain : il faut tenir les besoins énergétiques de base et de croissance en les minorant légèrement de manière à puiser l’énergie dans les réserves de graisse. Cependant, cette minoration ne doit pas toucher les apports en protéines ni en minéraux qui au contraire doivent être soutenus pour suivre la croissance qui va repartir.  

Il existe cependant deux bémols majeurs :

  • La destruction rapide de lipides produit de l’eau en grande quantité à cause de la catalase laquelle stoppe l’action des radicaux libres nécessaires à cette cadence de lyse. Cette eau risque de dépasser les capacités d’élimination des reins et donc l’eau va s’accumuler dans les tissus interstitiels et ainsi donner des œdèmes en partie basse.
     
  • Le retour de minéraux engendre un risque que le cheval décolle brutalement voire (parfois pour des chevaux de 6 ans) une reprise de la croissance pour les chevaux avec un potentiel de croissance importante.

Il est cependant nécessaire de rappeler qu’il existe une forte distinction entre une masse graisseuse et une masse musculaire ne serait-ce que par la localisation de la masse et le degré de dureté de celle-ci. Dans un cas comme dans l’autre, le cheval aura du mal à se déplacer mais dans ce cas, c’est le mouvement qui provoquera la douleur.

François Kaeffer

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