Stade de coupe d’un foin : s’adapter à l’animal

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Oméga

La détermination du stade optimal pour faucher est toujours le résultat d’un compromis et nécessite pour les éleveurs une adaptation au type d’animal qu’ils auront à affourrager l’hiver.

Pour le premier cycle tout est déterminé par l’évolution de l’herbe qui est rapide comme le montre ce graphique :

Stades de l'herbe. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Stades de l'herbe. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Si on compare la même herbe, au stade feuillu, début montaison, début épiaison, pleine épiaison et floraison, on constate que :

1. La quantité d’herbe présente à l’hectare augmente, normal car l’herbe pousse vous aurait dit Monsieur de La Palisse.

2. Sa teneur en cellulose brute, en fibres si vous préférez, augmente aussi. La cellulose, ce sont les tissus de soutien de la plante. Plus elle grandit, plus elle a de tiges qui doivent être de plus en plus solides, donc plus de tissus de soutien et donc plus de cellulose. En outre, on a parfois une régression des feuilles.

3. La teneur en protéines (MADC) diminue par suite de deux facteurs : les feuilles régressent sur certaines plantes et d’autre part, le rapport tiges/feuilles augmentent puisque la croissance des tiges pour porter l’épi est privilégiée.

4. Conséquence de tout cela la valeur énergétique de la plante diminue : en effet, la cellulose n’est pas un constituant très énergétique et les tiges sont nettement moins riches et moins bien digérées que les feuilles.

Donc plus on coupe tôt, plus on a un foin très nutritif au kg mais moins on a de kg. Plus on coupe tard, plus on maximise la quantité de foin mais moins il est nutritif.

Il y a donc un choix à faire entre quantité et qualité nutritionnelle. Je dis bien nutritionnelle car en ce qui concerne la qualité hygiénique, cela dépend du bon séchage du foin que vous avez plus de chances de mener à bien plus tard dans la saison.. sauf si vous avez des orages.

Si vous avez une vache laitière à alimenter, ses besoins sont énormes. Il lui faut donc, sous un volume raisonnable un apport aussi important que possible, riche en protéines, donc une herbe relativement jeune. Il ne faut cependant pas qu’elle le soit trop car un minimum de cellulose est nécessaire pour une bonne rumination. Donc vous allez avoir tendance à viser montaison ou tout début de l’épiaison pour éviter un apport en aliment concentré trop coûteux.

Si vous avez un cheval, ce qui vous intéresse dans le foin, c’est son apport nutritif certes mais aussi sa fonction de lest pour assurer une bonne digestion, la prévention des ulcères et la tranquillisation du cheval. Il faut donc un foin bien conservé, sain et relativement riche en fibres. Vous allez avoir tendance à faucher à épiaison.

Et si vous avez un shet à nourrir, là, vous pouvez sans vergogne tirer vers la floraison.

Sachant que le producteur de foin propose et que le nuage dispose.

A noter qu’au second cycle, il n’y aura le plus souvent pas épiaison. Vous aurez donc une courbe d’augmentation de la cellulose brute nettement moins rapide puisque vous n’avez pas nécessité pour la plante de produire des tiges pour soutenir l’épi. Plus de feuilles moins de tiges = une valeur nutritive supérieure.

C’est pour cela que les seconds cycles sont très appréciés chez les éleveurs de vaches laitières… et aussi peu chez ceux de chevaux.

Ceci étant, si un jour vous avez un foin du second cycle, rien ne vous empêche d’augmenter sa teneur en cellulose, de lui rajouter des tiges en quelque sorte pour qu’il ressemble à un foin épié du 1er cycle nutritionnellement parlant, en ajoutant un peu de paille qui elle n’est constituée que de tiges.

Catherine Kaeffer

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