Production de lait sans gestation chez la jument

Publié le par Anne Anta. Alpha et Omega

Nous ne parlerons pas dans cet article de la lactation induite par un vétérinaire mais de l’émission de lait par certaines juments en dehors de toute gestation constatée par le propriétaire.

Cette production de lait est une émission de liquide par les mamelles hors gestation ou mise-bas et reste un mystère pour beaucoup de propriétaires.

La première chose à vérifier est qu’il s’agit bien de lait ou d’un liquide qui y ressemble. Il ne doit pas avoir un aspect pâteux ou une odeur nauséabonde. Il ne doit pas non plus être transparent ou être sanglant. Dans ces deux cas, il conviendra de considérer les hypothèses liées à un oedème, une hémorragie ou un abcès et de faire appel à un vétérinaire.

Si le liquide ressemble à du lait, qu’il en a la couleur, l’odeur et l’aspect, on peut parler de galactorrhée. Il faut alors considérer d’une part la production de ce liquide et d’autre part son émission.

En effet, quand le propriétaire voit le liquide s’écouler des mamelles, il constate l’émission et non la production. Les deux phases peuvent être décalées dans le temps, si bien que le traitement devra considérer le problème dans son intégralité.

L’émission peut être le résultat de la stimulation de la mamelle par la manipulation humaine, la manipulation par d’autres chevaux, la présence d’insectes…

Mais en l’absence de production, la stimulation seule ne peut pas provoquer l’émission de lait.

La production du lait est régie par les hormones de la jument.

Chez cette espèce, aucune « gestation nerveuse » ou « pseudo-gestation » au sens de l’influence « psychologique » ou « comportementale » n’a pu être recensée.

Il convient donc de s’assurer de l’absence de gestation en cours ou récente. L’avortement précoce a été mis en cause dans certains cas de lactation hors gestation. L’émission de lait chez la jument gestante est généralement considérée comme un signe précurseur d’avortement ou de complication.

Les ovaires ont rarement été mis en cause, ils devront faire néanmoins l’objet, avec l’utérus, d’un examen approfondi afin d’écarter toute hypothèse les incluant.

La plupart des lactations hors gestation qui ont fait l’objet d’analyses avaient pour cause un désordre général, comme une maladie de cushing, ou une origine alimentaire.

Si le surpoids a longtemps été considéré comme le premier responsable des galactorrhées, il semble aujourd’hui qu’il ne serait qu’un autre symptôme lié aux troubles physiologiques de l’animal. Surpoids et « émission de lait » iraient de pair dans le cas du cushing notamment.

C’est à travers les phytohormones et les moisissures retrouvées dans les fourrages, granulés et autres produits mal conservés, que l’alimentation pourrait générer la production de lait.

Le constat de l’émission de lait doit donc amener le propriétaire à vérifier l’absence de cause physiologique, puis à vérifier ses apports alimentaires. L’ensemble devra tenir compte du temps nécessaire pour l’arrêt de la production mais il devra aussi s’accompagner d’un arrêt des stimulations. En effet, si la stimulation n’est pas suffisante pour provoquer la production, elle peut, dans certains cas, la maintenir.

Anne Anta

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