Tout le cheval est dans son intestin

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Omega

Se nourrir, c’est extraire des éléments de son alimentation et les utiliser pour ses propres besoins : vivre, se déplacer, grandir, produire du lait. Il y a donc une phase de déconstruction à l’intérieur du tube digestif, un passage de la lumière du tube digestif vers le sang puis une phase de reconstruction. Cette phase de déconstruction des tissus de la plante est la digestion.

Digérer s’assimile donc à de la récupération et à du tri sélectif. Pour pouvoir être absorbée par l’organisme du cheval, c’est-à-dire passer la barrière intestinale, une molécule doit être suffisamment petite.

On comprend dès lors l’importance de la première phase de cassage mécanique des tissus de la plante, le broyage par les dents.  Il permet d’avoir un bol alimentaire contenant des éléments suffisamment fins pour pouvoir voyager sans encombres dans le « tube » y compris au niveau des coudes. Ainsi, une ingestion trop rapide (et donc un mauvais broyage par les dents et une mauvaise imprégnation par la salive) est à l’origine des bouchons oesophagiens. Pour les éviter, on cherche à ralentir l’ingestion en rendant l’accès moins rapide à la nourriture ou en laissant le cheval au calme. On peut aussi donner à manger au sol, ce qui limite l’importance des « coudes » que fait l’œsophage.

D’autre part, le broyage par les dents permet de casser les structures pour rendre leur contenu plus accessible, plus attaquable par la suite. En effet, les cellules végétales ont des parois riches en cellulose (étymologiquement ose = sucre donc cellulose = sucre de la cellule) qui est une molécule difficile à digérer. Donc plus le nombre de cellules broyées est important, plus le contenu qu’elles renferment sera accessible et donc bien digéré. Le paroxysme est le cas de l’avoine dont l’amande est bien protégée par les glumelles. Si elle est donnée entière à un cheval qui ne prend pas son temps pour tout bien broyer, les glumelles protègent le grain de toutes les attaques et il ressortira entier dans les crottins au grand plaisir des moineaux… mais sans profit pour le cheval.

A noter que le cheval a un contenu de l’estomac qui est très peu acide malgré la production d’acide chlorhydrique. De ce fait, il est particulièrement sensible aux contaminations microbiennes de sa nourriture.

Une fois broyé et ingéré, l’aliment va être digéré par deux voies : la digestion enzymatique et la digestion microbienne.

Nous verrons dans deux articles ultérieurs, la digestion enzymatique et la digestion microbienne. 

Catherine Kaeffer

Découvrez la nouvelle édition du poster La digestion chez le cheval réalisé par TE
Pour commander une de nos publications, utiliser l’onglet "Commander un de nos produits" en haut de cette page ou connectez-vous sur notre site.

La garantie de l'expertise, le choix de l'indépendance

Cheval de CSO. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Cheval de CSO. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :