Adapter le lest de la ration à son cheval

La teneur en cellulose brute nécessaire pour que votre cheval se porte bien est 15 à 18 % minimum pour l’ensemble de sa ration.

 Elle peut être abaissée jusqu’à 10 % environ à condition d’assurer des changements de régime très progressifs. Cela peut être intéressant pour des chevaux fins (type arabe ou toys) que l’on veut présenter en concours parce que cela leur donne une plus jolie ligne en limitant le volume du ventre. Mais ce n’est pas à conseiller dans un cadre d’utilisation sportive.

Plus fréquemment, un cheval peut manquer de lest dans sa ration du fait :

• d’un manque d’aliments grossiers : cheval nourri avec une part trop importante de céréales par exemple,
   
• d’une litière non alimentaire : passage d’un cheval qui se portait très bien sur de la paille à une litière non comestible sans changement de ration,
   
• d’une erreur dans le choix de l’aliment composé : cheval qui ne reçoit pas de fourrage à qui on devrait proposer de l’aliment complet et à qui on donne par erreur de l’aliment complémentaire.

Mais on peut à l’inverse avoir une ration trop riche en lest du fait : 

• d’une mauvaise digestion des fibres : poulain de moins de 18 mois pas assez mature pour digérer correctement la cellulose,
   
• d’une inadéquation entre les besoins et la concentration nutritionnelle : poulinière suitée à très forts besoins qui du fait de la « dilution » n’arrivera plus à manger assez pour garder de l’état,
   
• d’un encombrement trop important : cheval qui peut être gêné à l’effort par un ventre trop volumineux.

Les fibres, longues ou courtes ?

Autrement dit, est-ce que si je donne du foin en granulé, cela équivaut à apporter du foin « normal » sur le plan des fibres ? On sait que la présence de fibres longues est indispensable pour les ruminants. Par contre, il a été montré que le cheval peut être nourri exclusivement avec des aliments conditionnés, même en l’absence de paille de litière. Le transit digestif est alors accéléré avec une certaine réduction de la digestibilité de la cellulose mais aussi une moindre incidence des coliques d’obstruction. A titre d’exemple, un foin de graminées mettra 37 heures à être digéré sous sa forme longue, 26 heures s’il est broyé mais remontera à 31 heures s’il ensuite granulé.

 Le seul problème de l’apport de foin sous forme hachée ou granulée par rapport à son apport sous forme longue est la baisse du temps de mastication. Mais il est possible de ralentir l’ingestion en rendant la préhension plus difficile.

Il est aussi possible de donner au cheval une « fibre à mâcher » qui l’occupera soit sous forme de paille de litière, soit sous forme de sortie au pré, y compris sur des parcelles ou à des périodes où l’herbe est peu abondante et de faible qualité nutritionnelle.

Quelques chiffres : 

Teneurs en cellulose brute (% de produit sec) :

Herbe : 19-33 %

Foin : 25-35 %

Paille de blé : 42 %

Orge : 5,2 %

Avoine : 13,8 %

Maïs : 2,5 %

Son de blé : 10,5 %

Pulpe de betterave : 19,4 %

Graines de lin : 10,2 %

Carottes : 10 %

Catherine Kaeffer

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