La copro d’hiver : ce que l’on peut y voir

Publié le par Anne Anta. Alpha et Omega

Si le réveil des parasites est au printemps, celui des propriétaires est en hiver. Cette saison où le cheval perd de l’état, son beau poil et sa vivacité. La copro est alors prônée et préconisée par certains dans le but de savoir ce qu’il en est. Mais que peut nous apprendre une copro en hiver ?

La « copro » c’est une analyse d’un crottin ou d’un mélange de crottins qui regroupe plusieurs techniques dans le but de déterminer s’il y a une présence parasitaire. Selon les laboratoires ou les vétérinaires, la recherche se fera plus ou moins précise et le résultat en sera le reflet.

On peut ainsi, quand l’analyse est approfondie obtenir les informations suivantes : nombre de parasites morts par espèce (voire sous-espèce) et leur stade, nombre d’œufs ou de larves de parasites par espèce (voire sous-espèce).

Des informations qu’il faudra mettre en relation avec la météo. Car tous les hivers ne se ressemblent pas et qu’un hiver à 10°C, ce n’est pas un hiver à 0°C voire en dessous, surtout lorsque l’on parle de parasitisme.

La plupart des parasites ne prennent leurs quartiers d’hiver, et le comportement qui va avec, que lorsque la température descend en dessous de 0°C. Les gastérophiles adultes volent si la température dépasse localement 10°C : prenez garde à bien vérifier la température au sein de l’écurie ou de l’abri car c’est là que ces parasites iront se réfugier quand la température commencera à descendre.

Une copro dans des conditions météorologiques clémentes est à considérer comme une copro d’automne ou de printemps selon la période.

Quand le froid et le gel s’installent, beaucoup de parasites ont quitté le corps de l’équidé pour aller dans les pâtures. Ils y resteront jusqu’à ce que le printemps ou un redoux temporaire se fasse sentir.

La reproduction des parasites est minimale. Quelques espèces maintiennent une production de quelques œufs par femelle mais ce n’est pas systématique.

Quelques espèces hivernent dans l’équidé, notamment les gastérophiles, et on pourra les retrouver morts dans le crottin.

Les petits strongles s’enkystent et le restent tant que l’équidé est « en forme », ils ne seront donc visibles dans le crottin que dans des circonstances très particulières.

Prenons à présent des crottins frais et envoyons-les en analyse : qu’obtiendra-t-on ?

La plupart du temps : rien.

En effet, entre les parasites qui sommeillent en terre, ceux qui ont une reproduction discrète et ceux qui deviennent invisibles… la copro d’hiver est souvent une « bonne nouvelle » pour les propriétaires qui considèrent que l’absence de résultat est la preuve d’une bonne gestion.

Dans ce cas de figure, on ne pourra pourtant rien conclure si ce n’est qu’on ne pouvait rien voir à cette saison ou si peu que cela n’a pas donné de résultat probant.

Et quand on obtient un résultat ?

La première chose à regarder est la nature de ce résultat : est-ce la détection d’œufs ? De larves ? De morts ?

Ensuite, on regardera les espèces.

L’analyse se termine par la prise en compte des critères propres à l’hiver énoncés ci-dessus : faible reproduction (donc plus de femelles pour un nombre d’œufs détectés plus faible) et l’absence de certains parasites dans le corps de l’équidé (donc la possibilité d’avoir des faux positifs ou de réduire le nombre d’espèces attribuables à ce résultat au sein d’un groupe).

La présence importante de petits strongles au stade larvaire dans une copro d’hiver est le signe d’une faiblesse importante de l’organisme de l’équidé. Dans ce cas, un rendez-vous pour un check up véto complet est indispensable.

Anne ANTA

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Cheval. Tous droits réservés à Techniques d'élevage.

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