Immunité, tiques et pathogènes

Publié le par Anne Anta. Alpha et Omega

Protéger vis-à-vis des tiques, à l’aide de répulsifs dits chimiques ou d’origine naturelle, cela devient un réflexe. En France, de plus en plus d’animaux sont aspergés de produits, et pourtant, le nombre d’animaux malades à cause des pathogènes transmis par les tiques augmente chaque année.

Cette tendance à la prévention chimique est telle que les personnes qui n’en font pas usage systématiquement sont stigmatisées et considérées comme inconscientes.

Il est vrai qu’on ne compte plus le nombre d’écuries victimes de piroplasmoses chaque année… une recrudescence des tiques porteuses de pathogènes suite au réchauffement climatique ? Pas seulement.

Les équidés sont capables de s’immuniser vis-à-vis des tiques et de se protéger des maladies qu’elles transmettent. Mais pour cela, il faut « éduquer » l’organisme.

Or, dans ce domaine, à force d’éviter le contact, on empêche tout apprentissage. Si bien qu’une tique porteuse n’a plus rien à craindre de l’organisme de nos équidés. Toute tique malade donnera un équidé malade si elle n’est pas ôtée rapidement.

Les tiques ne font pas que se fixer passivement à la peau, elles envoient des molécules pour se nourrir et pour éviter que l’organisme ne réagisse à leur présence. Ce sont notamment ces molécules inhibitrices du système immunitaire qui facilitent la contamination par les pathogènes présents au sein de la tique.

Un organisme « éduqué » va repérer la tique et la combattre. Il va non seulement empêcher que la tique ne se nourrisse mais aussi limiter l’émission des pathogènes qu’elle contient et ses capacités de reproduction. Une tique victime du système immunitaire d’un animal, c’est une tique qui n’arrive pas à transmettre les maladies. C’est une tique qui peut parfois mourir et qui, si elle survit, n’aura pas une descendance importante et donc ne pourra pas donner un nombre important d’autres tiques porteuses de maladies.

En général, une tique détectée et chassée par l’organisme ne reste pas plus de 24 heures accrochée à l’animal. Ce laps de temps court participe également à la faible transmission des pathogènes.

Mais comment éduquer le système immunitaire ?

La première chose est de ne pas éviter systématiquement le contact des jeunes animaux avec les tiques. Au contraire, il faut laisser les jeunes animaux rencontrer des tiques pour qu’ils se forgent une immunité efficace.

Ensuite, il est important de retirer la tique dans les 24 heures qui suivent la morsure. En effet, c’est le laps de temps nécessaire à la tique pour inoculer les pathogènes et pour qu’ils soient en mesure de rendre l’animal malade. Les cas d’animaux malades dans les 16 heures qui suivent une morsure de tique sont très rares. Au-delà de 24 heures, une infection est probable et après 72 heures, elle devient très probable.

La technique de retrait optimale sera abordée dans un prochain article.

Anne ANTA

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Cheval au pré. Tous droits réservés à Techniques d'élevage.

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