La biochimie en stress (Partie 2)

Nous avons vu la réaction d’alerte du stress avec sa mobilisation énergétique et sa préparation à un effort.

Si le stress perdure, on rentre dans la phase de résistance. Cette phase correspond à la mise en place d’une boucle assurant le maintien des taux d’adrénaline, de noradrénaline et de glucocorticoïdes. Cette boucle est d’autant plus forte qu’elle est stimulée par à la fois le thalamus et le Locus coeruleus.

Hormonalement parlant, les glucocorticoïdes finissent par impacter sur :

• l’ensemble des autres métabolismes : les protéines sont mises à contribution limitant ainsi les reconstructions, augmentant les déchets circulants mais donnant de l’énergie. Les lipides sont redistribués pour des questions d’accessibilité ;
   
• le potassium est plus facilement éliminé ce qui est un plus pour la première phase dans la gestion de l’acidité sanguine mais à la longue, la légère hypokaliémie peut donner des troubles cardiaques.
   
• les capacités immunitaires sont impactées puisque le recrutement excessif des réserves des globules blancs et l’orientation du système vers l’immunité humorale donne une limitation de l’efficacité de la première barrière (l’immunité non-spécifique). Cela facilite les infections bactériennes et virales.

L’adrénaline et la noradrénaline engendrent aussi des adaptations :

• le rythme cardiaque au départ accéléré s’adapte à l’augmentation de la tension artérielle… Nous ne sommes plus dans une réaction de survie (combat/fuite) ;
   
• les capacités digestives sont limitées puisque la relaxation intestinale engendre une perte d’une grande partie du péristaltisme avec un risque de constipation et de processus de fermentation excessifs ;
   
• les capacités immunitaires sont impactées et accentuent l’action des glucocorticoïdes.

La phase d’épuisement se situe au moment où l’équilibre précaire métabolique, cardiaque, immunitaire est brisé. En général, c’est souvent une infection souvent bénigne qui démarre la chute.

Nous venons de faire un petit tour d’horizon sur la biochimie et la physiologie du stress.

François Kaeffer

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