Emphysème et MOVRP chez le cheval
Deux maladies inflammatoires : pourtant pas le même combat
Parmi les pathologies pulmonaires chroniques, deux sont particulièrement proches : la très connue maladie obstructive des voies respiratoires profondes (ou emphysème) et la maladie inflammatoire des voies respiratoires profondes.
Ces deux maladies sont assez proches : toux chronique, jetage muco-purulent, intolérance à l’exercice (plus ou moins importante), inflammation pulmonaire chronique et obstruction des voies respiratoires (plus ou moins importante).
Cependant, la prise en charge est nettement différente puisque les causes et la virulence de certains symptômes sont eux-mêmes différents. La cause de l’emphysème est d’origine allergique tandis que celle de la maladie inflammatoire des voies respiratoires profondes est multiple : bactéries, virus et polluants, tous des irritants pour le système respiratoire.
Cette différence est cruciale.
La prise en charge nécessite avant tout d’éliminer le ou les facteur(s) et, durant les crises, l’utilisation d’un anti-inflammatoire pour éliminer le processus :
Pour l’allergie, il est assez « simple » de trouver le responsable (souvent, c’est la présence de moisissures dans le foin). La prise en charge est d’éliminer l’allergène.
Par contre, il est loin d’être aisé de déterminer si c’est un virus, une bactérie ou un polluant.
Pour déterminer si c‘est un polluant, un irritant ou non, il faut s’intéresser à la périodicité des crises (en comparaison avec celle des épandages, mise à l’herbe/distribution de foin), vérifier l’eau, les émissions de gaz, le niveau d’empoussièrement ainsi que les potentiels ventilateurs qui pourraient propager l’irritant, la localisation des produits nocifs ainsi que la vérification de fuites de ces produits…
Une fois ce petit tour fait, si c’est un polluant, première chose : l’éliminer. Ensuite, il est possible d’utiliser une huile essentielle par voie respiratoire (exemple : Le cyprès, Cupressus sempervirens, Famille des Cupressacées).
Si ce n’est pas un polluant, alors l’hypothèse de l’agent infectieux est la plus probable et nous pouvons nous tourner vers l’utilisation d’un antiseptique par voie respiratoire.
L’emphysème nécessite, en plus de l’anti-inflammatoire, l’utilisation de bronchodilatateurs et parfois de mucolytiques (même si ces molécules n’ont pas prouvé leur efficacité) du fait de la grande obstruction du système respiratoire.
Il est de bon ton de rechercher la source du problème surtout en cas de trouble au long cours puisque l’utilisation de corticoïdes sur une longue période (en particulier par voie orale) est délétère pour le métabolisme normal du cheval.
François Kaeffer Sara Schamber
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