MicroARNs, alimentation et alternative à une biopsie musculaire
Découverts récemment, les microARNs sont de petites chaînes de nucléotides (une vingtaine) qui proviennent de gènes ne codant pas pour des protéines. Ces molécules jouaient un rôle crucial dans la régulation des fonctions physiologiques. Elles font partie du kit d'échanges moléculaires entre cellules servant de messagers, un peu comme les hormones. Hors de la cellule, elles échappent facilement aux enzymes en se cachant dans des complexes moléculaires ou des vésicules (exosomes, par exemple). Leurs fonctions sont très conservées dans le monde vivant, en se jouant parfois des barrières entre espèces. Plus surprenant, elles sont impliquées dans les échanges d'informations entre l'Homme et certains pathogènes (des microARNs humains passent chez le Plasmodium falciparum, agent de la malaria ; ou en sens inverse dans la maladie de Chagas). Elles sont devenues en l'espace de dix ans, une source de biomarqueurs, notamment pour détecter les états pathologiques chez le cheval. Déjà, les microARNs pourraient servir sur les scènes de crimes en appoint de la détection des ADNs. Enfin, elles pourraient jouer un rôle de nouvelles molécules nutritionnelles. C'est là qu'elles deviennent étonnantes ; un aliment, une boisson contiennent des MicroARNs qui échappent à la digestion et qui pourraient influer sur notre santé.
MicroARNs et alimentation : pour qui, comment ?
Chez le consommateur, les preuves d’un passage de micro-ARNs provenant du lait de vache dans le sang sont de plus en plus convaincantes, ouvrant la voie à définir les microARNs comme de nouveaux micronutriments. C'est dans le lait maternel, que les preuves de leur activité sont les plus convaincantes (les miARNs immuno-régulateurs du lait maternel humain). Les microARN envoyés par la mère à son bébé peuvent être incorporés au sein de cellules exfoliées, d'exosomes, de microvésicules ou de globules gras. Les profils de microARN diffèrent selon la méthode de purification et leur origine (globules gras ou exosomes). Il a aussi été proposé d'utiliser le miARN-155 pour prévenir l'atopie du nourrisson. Mais de nouvelles données dans le domaine des microARN ouvrent la possibilité de manipuler le lait maternel sur raton allaité et supplémenté par microARN afin d’évaluer la transmission de microARNs de la mère à l’enfant.
Les microARN dans les tissus équins
Un inventaire très exhaustif des microARN chez le cheval a été dressé par analyses de séquençage à haut débit des ARN (RNAseq ; Huan, site Inra). Chez l’homme on en connait plus de 1600, seulement autour de 700 sont connus à ce jour chez le cheval. Certains sont spécifiques d’organes : muscle squelettique, coeur , foie , rein … D’autres sont ubiquitaires et signent des grandes voies métabolique : régulation de l’énergie, prolifération cellulaire, inflammation, activité anti tumorale…. Certains microRNA peuvent passer dans le sang soit lors de lésions cellulaires (mir-122 du foie), soit en l’absence de lésions comme messager (mir-1, mir-133 du muscle). En matière de pathologie musculaire équine, c’est une très bonne alternative à la biopsie en proposant sur simple prélèvement sanguin le dosage des microARN spécifiques des muscles ce qui permet le contrôle de la réparation des fibres.
Bertrand Arundina
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphys.2019.01037/full
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