Tanins et vermifuges naturels pour les ânes et les chevaux
Les tanins sont des molécules de défense destinés à protéger la plante, ses feuilles, son écorce ou ses graines, de l'attaque par les insectes et les herbivores.
Les tanins existent sous deux formes et si on parle parfois d'une forme à l'origine de coliques chez les ânes ou les chevaux, les deux sont capables de se lier avec des protéines pour former des complexes.
Une propriété qui en fait un antiparasitaire interne efficace. Les tanins vont en effet se lier aux protéines qui se trouvent sur le corps des parasites et engendrer leur paralysie puis leur mort.
Ce que la tradition transmettait en désignant des plantes anti-parasitaires, la science l'explique aujourd'hui en désignant une famille moléculaire... mais tout comme la tradition mettait en garde, la science nous éclaire sur les potentiels effets secondaires de ce puissant anti-parasitaire.
Et chez le cheval, comme chez l'âne, l'usage mérite d'y réfléchir.
Tout d'abord, il ne faut pas donner n'importe quel tanin, à n'importe quel dosage... les coliques par ingestion de glands, de pousses de chênes, de châtaignes... nous montrent chaque année le risque de cet usage non maîtrisé.
Les tanins ne vont pas choisir la protéine du parasite, il vont la prendre comme ils en prendraient une autre. Ainsi, que ce soit une protéine de l'alimentation, une protéine appartenant au cheval ou celle du parasite... le tanin va se complexer et la rendre inexploitable.
L'usage des tanins doit donc se faire en raisonnant les apports en protéines pour compenser tout déficit lié à leur action. Et ces apports ne devront pas être concomitants car susceptibles de diminuer l'effet du traitement.
Pour avoir un effet sur le parasitisme et non sur l'organisme du cheval ou de l'âne, il faut savoir quand les parasites sont accessibles aux tanins : autrement dit, quand les parasites sont dans le tube digestif du cheval et sensibles à l'action des tanins (stades larvaires le plus souvent). Un bilan sur la situation parasitaire est indispensable pour agir au bon moment.
Enfin, n'oubliez pas qu'il s'agit pour le cheval ou l'âne rien de moins qu'une agression ou d'une indigestion... ne cédez donc pas à la pression commerciale qui vous vantera la sécurité lié au côté naturel de la chose. La plante a choisi ce moyen de défense et si on ne le manipule pas convenablement, il fonctionne aussi sur notre herbivore préféré.
On ne donne pas un vermifuge, même naturel, au quotidien ou à un animal malade, affaibli, en carence, atteint de malnutrition... sans l'avis d'un vétérinaire et une surveillance accrue.
Prenez soin de vos chevaux et de vos ânes.
Anne ANTA
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