Mon cheval a une anomalie des plaquettes sanguines, qu’en penser ?

Publié le par François Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Un des éléments dont nous parlons le moins dans la numération de formule sanguine est celui des plaquettes, la part cellulaire indispensable à la coagulation sanguine. Et pourtant, il n’est pas rare de voir quelques petites irrégularités dans les chiffres… Qu’en penser ?

Tout comme les globules rouges, les plaquettes ont plusieurs paramètres :

  • La concentration sanguine : un chiffre qui n’est pas à prendre au pied de la lettre. En effet, la diminution du taux de plaquettes n’est pas problématique pour la coagulation avant un certain seuil.
     
  • Le Volume Plaquettaire Moyen (VPM). Ce chiffre est intéressant car il est corrélé :
    • Inversement au nombre de plaquettes ;
    • Inversement à l’âge des plaquettes, et comme plus la plaquette est jeune plus elle est active, c’est donc aussi un marqueur d’activité accrue des plaquettes ;
    • Selon la thrombopénie (aigue ou chronique) : elle peut permettre la localisation du trouble.

Une chute du nombre de plaquettes et une augmentation de la VPM peuvent aussi bien être physiologiques que pathologiques. Il faut connaître le contexte.

Un cheval d’âge est problématique puisque nous pensons immédiatement aux maladies les plus graves, dans son cas à un trouble de la moelle osseuse ou à une maladie auto-immune.

Il est aisé de déterminer si c’est une maladie auto-immune en regardant le système immunitaire. Si les lymphocytes restent tranquilles alors cette hypothèse est à laisser de côté. S’agissant d’un trouble de la moelle osseuse, l’élimination de cette hypothèse peut se faire en partie à l’aide de l’histoire récente avec prise de sang, comme une chirurgie récente. En effet, si la montée des plaquettes est conséquente entre l’ancienne prise de sang et l’actuelle alors c’est qu’il y a une réaction de la moelle donc elle fonctionne et cette thrombopénie peut être constitutionnelle (si elle se révèle chronique) et donc il sera toujours un peu bas. Dans le cas contraire où cela se révèle aigue, alors le problème est périphérique (saignements, médicaments…).

Dans le cas où l’histoire récente ne nous renseigne pas, seule une ponction de la moelle osseuse faite par un vétérinaire et une analyse en laboratoire peut permettre d’être certain.

Les chiffres ne sont rien sans contexte.

François Kaeffer

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