Je ne ramasse pas les crottins... quelles conséquences parasitaires ?
Ne pas ramasser les crottins, que ce soit pour vous un fonctionnement passager, localisé ou une logique permanente, vous avez certainement entendu ou lu que c'était un problème sur le plan parasitaire. Alors soit vous avez remonté vos manches, soit vous avez haussé les épaules, peut-être même que vous avez cherché des moyens de limiter la présence des crottins en traitant ou hersant... mais au fait, pourquoi ne pas ramasser est un problème sur le plan parasitaire ? Peut-on vraiment y faire quelque chose ?
Comme souvent dans le parasitisme, répondre "oui, c'est un problème" ou "non, ce n'est pas un soucis" de façon globale, c'est passer à côté de la problématique.
Prenons un exemple, vous avez une zone stabilisée de type béton ou sol dur et sec, nous sommes en plein été, la chaleur est écrasante... vous donnez négligemment un coup de pied, quand le cheval ne piétine pas lui-même son crottin et en quelques minutes, oiseaux, mouches et soleil auront promptement nettoyé le site. Et puis, votre cheval n'a pas été vermifugé récemment, il ne suit pas de traitement... bref, on ne peut pas dire qu'il y a un problème réel à laisser ce crottin là.
Imaginons maintenant que nous ramenons ce même cheval dans son pré qu'il occupe à longueur d'année et il possède une zone humide en fond. Il va s'y rafraichir et au bout d'un moment crottine. Le crottin va se déliter dans l'eau et vous pensez, quelle importance ? Et bien, c'est justement ce crottin là qu'il aurait fallu ramasser... du moins en théorie, car il représente un risque réel d'infestation de pâture.
Pour prendre un autre exemple, si vous avez un cheval qui vit dans une région, où il va connaître le gel, les températures fraiches et l'humidité ou un cheval qui vit dans une autre région où la sécheresse est courante et le gel inexistant, vous n'allez pas avoir les mêmes problématiques pour les crottins, ni les mêmes saisons où ils vont infester les pâtures de parasites.
Un même cheval, dans une même situation et à une même période, peut, suite à un traitement, avoir des crottins qui deviendront problématiques pour la gestion parasitaire en diffusant des molécules qui seront à l'origine de résistances.
Pour comprendre ce que vous faites quand vous ne ramassez pas, il faut raisonner votre situation.
Munissez-vous d'un plan de vos pâtures ou de votre structure. Intégrez les données climatiques voire parasitaires de votre secteur.
Notez les zones où vous ne ramasserez pas les crottins, identifiez les éléments clefs du secteur sur le plan parasitaire (zone de stockage du fumier, zone humide, zone de repos, zone d'alimentation...).
Identifiez les parasites problématiques en fonction de ces premiers éléments. Confrontez-les aux données individuelles de vos équidés.
Ajoutez votre programme de traitements vermifuges qu'ils soient naturels ou non. Précisez en indiquant les lieux de stationnement des équidés lors de ces traitements et les mesures complémentaires prises contre les parasites (aménagements, gestion du fumier, nettoyage des abreuvoirs, présence de poules...).
A cet instant, vous avez une idée de ce que vous obtenez, une idée qu'il faut mettre en perspective en vérifiant que les données de vos équidés sont logiques par rapport aux résultats théoriques. Quelques habitudes que vous avez peuvent modifier un peu les résultats, il convient à ce stade d'en tenir compte.
Il est temps de dresser le bilan et de voir si dans votre cas laisser les crottins est un problème ou non et si le résultat ne vous convient pas, s'il faut remonter ses manches ou changer d'autres points de la gestion parasitaire.
Anne ANTA
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