Réflexions sur la biodiversité et les parasites équins

La biodiversité est mise en avant dans beaucoup de nos discours actuels et elle y tient une place positive, bénéfique... si bien que si on vous déclare que la biodiversité permet de limiter le parasitisme, vous serez nombreux à répondre "oui" sans trop y réfléchir.

Comment la biodiversité pourrait ne pas être en accord avec la réduction des population parasitaires ?

Si on y regarde de plus près, on s'aperçoit que la biodiversité est systématiquement malmenée dès qu'une pratique anti-parasitaire est mise en place. On pense assez rapidement aux traitements vermifuges, mais si vous regardez certains produits utilisés en compléments alimentaires ou dit "naturels" vous verrez qu'ils peuvent avoir un impact sur l'environnement et par là même sur cette fameuse biodiversité.

Du côté des pratiques, les crottins retirés, les zones stabilisées, les zones surpâturées, sont autant de situations où on va modifier les populations présentes et donc influencer sur cette biodiversité.

Dans l'absolu, la présence même d'un cheval va affecter la biodiversité puisque par sa présence il va modifier le milieu et donc les espèces qui pourront y vivre ou y survivre.

Certaines espèces sont liées à l'équidé et vont s'installer grâce à sa présence et ces espèces, qui appartiennent à la biodiversité du milieu équin, sont parfois des parasites.

Alors pourquoi on entend souvent dire que la biodiversité diminue le parasitisme ?

Il s'agit d'un raccourci car ce n'est pas la biodiversité en tant que telle qui va réduire le parasitisme, mais la création d'un équilibre dans lequel non seulement il va y avoir des parasites mais aussi des prédateurs de parasites.

Or ces prédateurs de parasites ne survivent qu'en présence de parasites et en l'absence de mesures susceptibles de les détruire.

Lorsque l'on souhaite adopter une gestion plus respectueuse de la biodiversité, l'objectif recherché n'est donc pas de limiter le parasitisme, mais de créer les conditions favorables au développement de populations qui vont le limiter. Des actions en faveur des prédateurs et en défaveur des parasites.

Pour prendre un exemple concret et plus visuel, c'est la petite mare que vous créez devant chez vous, si vous ne voulez pas trop de moustiques, il faut qu'elle puisse accueillir des libellules ou quelques amphibiens, sinon vous serez rapidement envahi.

Pour les parasites, c'est la même chose sauf qu'on ne souhaite pas forcément avoir une explosion parasitaire, or avec ce système, la population parasitaire ne peut qu'être fluctuante et présente, car l'absence de parasites fait disparaître nos prédateurs de parasites.

Si bien que les parasites dans un système uniquement basé sur la régulation "naturelle" peuvent, par moment, poser des difficultés à l'équidé voire avoir des conséquences néfastes.

La biodiversité importée

Pour augmenter le contrôle par la nature, vous verrez probablement des méthodes qui visent à augmenter la biodiversité. Ces méthodes sont à employer avec beaucoup de précaution, car elles ont comme toutes les méthodes, un modèle, et ce modèle de biodiversité peut ne pas être le vôtre.

Pratiquer une méthode pour enrichir la biodiversité, dans le but d'intégrer des prédateurs de parasites peut avoir des effets secondaires inattendus.

J'ai vu le cas d'une zone dans laquelle la biodiversité s'était centrée autour d'un milieu sec et aride. Peu de parasites pouvaient survivre, les rares à y arriver se cachaient dans quelques endroits abrités. La propriétaire a souhaité augmenter la biodiversité et a donc laissé de nombreux crottins sur place pour enrichir l'espace. En quelques mois, la "vie", comme elle l'appelait, avait réinvestit l'endroit. Au bout d'un an, les chevaux se sont retrouvés parasités à des taux importants et un traitement vermifuge a été décidé par le vétérinaire. Attention, ce cas est donné pour l'exemple et n'a pas valeur de généralité.

Restez à l'écoute de votre environnement et cherchez l'accord qui sera le plus à même de gérer la population parasitaire, en respectant votre milieu et donc votre biodiversité.

Anne ANTA

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