Quels risques pour un cheval dans un pré dont l’herbe est très haute ?

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha & Oméga

tecVous avez un pré dont l’herbe très haute permet de faire de magnifiques photos. Pourtant vous hésitez à mettre votre cheval ou votre poney dedans car vous avez peur de la colique ou de la fourbure. Comment gérer cette situation ?

En premier lieu, il faut admettre que le fait d’avoir un pré avec de l’herbe à 60 cm traduit un problème dans la gestion des surfaces en herbe. Elle aurait dû être pâturée ou fauchée avant. Mais si vous ne disposez pas du matériel nécessaire, la gestion des prés peut rapidement devenir un casse-tête chinois et il est facile, s’il y a une période de soleil et de pluie de se faire déborder par la pousse.

Donc revenons à notre question de base : je le mets dedans ou pas ?

Bien qu’on ait toujours peur de la « richesse » d’une telle herbe, il s’agit en fait d’un fourrage pauvre avec un maximum de tiges donc de cellulose. Le fait qu’il y ait beaucoup d’épis veut dire que les plantes ont utilisé leurs sucres de stockage pour les faire donc une teneur en fructanes relativement faible. Or les fructanes sont souvent à l’origine de fourbures.

Donc, c’est parfait me direz-vous, je vais pouvoir lâcher mon cheval dedans en toute quiétude…

Pas forcément.

Il s’agit d’un fourrage pauvre, c’est entendu, mais un fourrage en quantité pléthorique.

Si vous avez un cheval à forts besoins et exigeant sur la qualité du fourrage, comme une poulinière allaitante ou un jeune cheval de 18 mois par exemple, l’herbe sera trop pauvre pour lui. Il aura beau se remplir le ventre à s’en faire exploser, il n’aura pas son compte. Il finira avec un ventre digne de Bibendum à la fin du gueuleton du Nouvel an, mais vous pourrez lui compter les côtes. Bref, il maigrira.

Si vous avez un shet ou un trait, animaux à faibles besoins et capables de digérer une grande quantité de fourrage, le facteur qui va vous poser problème est la forte quantité disponible. Ils vont manger, trop manger et finiront au mieux avec un croupe double et un chignon, gras à lard. Au pire, vous aurez des fourbures…. Bon si vous avez un âne, c’est bien simple, je n’en parle même pas. Bref, il grossira.

Donc ce type de pré pour un cheval à forts besoins, c’est niet. La seule solution est de faucher et de réserver l’herbe pour une période de l’année où les besoins seront moins importants.

Pour un cheval à faibles besoins, cela peut marcher à la condition sine qua non de limiter drastiquement les quantités disponibles en limitant la surface allouée chaque jour par l’installation d’un fil électrifié. Attention que comme vous avez un fort tonnage /hectare, il faut une surface accessible plus petite que celle que vous mettriez avec de l'herbe « normale ». Sinon vous allez vers une fourbure par obésité ou dysmicrobisme.

Et si j’ai la chance d’avoir un cheval à besoins moyens, qui se satisfera d’un fourrage de moins bonne qualité mais qui ne sera pas trop dérangé par l’abondance, pas besoin de fil ?

Euh, si, quand même c’est préférable. Car le problème est que si la quantité présente est trop importante on a un fort gaspillage de l’herbe, beaucoup de piétinement et beaucoup de refus. Cette herbe couchée va pourrir au sol, faire une sorte de paillis, limiter les repousses et donc la production de la parcelle dans les mois qui suivent. Donc pour ce type de chevaux aussi, il est préférable de leur donner petit à petit pour qu’ils consomment bien l’herbe sans trop la coucher et partant que votre parcelle reste propre.

Catherine Kaeffer

Découvrez le guide Les aliments sources naturelles de minéraux réalisé par TE.
Pour commander une de nos publications, utiliser l’onglet "Commander un de nos produits" en haut de cette page ou connectez-vous sur notre site.

La garantie de l'expertise, le choix de l'indépendance

Cheval dans les hautes herbes. Techniques d'elevage. Nutritionniste équin. Image soumise à droits d'auteur

Cheval dans les hautes herbes. Techniques d'elevage. Nutritionniste équin. Image soumise à droits d'auteur

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :