Qu’est-ce que la vitamine B15 ?
Le monde des vitamines n’étant pas assez large et complexe, certains en rajoutent pour le plaisir (modéré) de les apprendre. La vitamine dont je vais vous parler m’était totalement inconnue, et pour cause, elle se fait appeler dans le milieu des courses la vitamine B15. Allons bon… Qu’est-ce que c’est encore que ça ? Et j’insiste sur le « ça ».
La vitamine B15 ou acide pangamique est en réalité un mélange assez joyeux de structures contenant un diméthylglycine pouvant être lié avec un ou plusieurs acide(s) glucuronique(s). La structure habituellement donnée est la suivante :
Bien, alors à présent que nous avons la molécule : à quoi sert-elle dans l’organisme ?
Commençons par le rapide : l’acide glucuronique. C’est un dérivé du glucose que l’on retrouve lié à bon nombre de molécule à éliminer… Ce n’est pas très encourageant pour sa biodisponibilité dans l’organisme.
La diméthylglycine est une molécule fabriquée de façon naturelle chez le cheval. En effet, c’est un intermédiaire entre la choline (la vitamine B4) et la glycine laquelle a plusieurs rôles :
- La production de créatine : élément important dans les efforts courts et intenses avant la production d’énergie par les autres voies (aérobie et anaérobie). Cependant, la réserve en créatine est limitée. On peut monter à un gain de 20 % de créatine phosphate supplémentaires dans les muscles par injection directe de cette dernière, ce qui équivaut à 5 secondes d’énergie produite de cette manière.
Ici, j’émets plus que des doutes puisqu’il faut retirer le ou les acide(s) glucuronique(s) et ensuite produire la créatine phosphate uniquement pour espérer être efficace.
- La production d’acides aminés (sérine, cystéine, méthionine, thréonine).
Petit aparté : si certaines personnes souhaitent que je détaille, il suffit de demander. Et pas besoin de me le répéter 2 fois !
Les vertus prônées pour cet élément sont nombreux puisqu’il est utilisé chez les bodybuilders et commence à percer dans la compétition de chevaux :
- Dans l’hypoxie : B15 augmenterait l’utilisation de l’oxygène.
- Augmenterait les capacités physiques et l’endurance.
- Dans les troubles cardiaques.
- Dans les infiltrations de graisse du foie.
- Dans l’artériosclérose.
- Dans l’alcoolisme.
Les études n’ont rien révélé de net dans l’utilisation de ce mélange moléculaire dans les performances sportives. Les besoins et l’intérêt ne sont pas démontrés de manière empirique ni chez les humains ni chez les chevaux.
Le grand final : la dénomination de vitamine est abusive puisque cette molécule est synthétisée par l’organisme de façon normale donc nous venons de nous avaler des données sur une nouvelle vitamine… qui n’existe pas (d’un point de vue physiologique) !
François Kaeffer
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