Cheval de trait = mauvais sabots ?

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Omega

On entend souvent dire que les traits ont souvent de mauvais sabots et que ce problème est la conséquence d’une sélection orientée vers la production de viande.

S’il est vrai que cette sélection a sûrement délaissé la qualité du pied si importante sur un trait au travail, il n’en demeure pas moins que plus que la sélection, ce sont à mon sens les habitudes d’élevage qui sont cause de ce problème récurrent.

Si le cheval que vous achetez a été mis au monde pour finir à la boucherie, alors, il est évident que l’éleveur a privilégié une croissance en poids rapide plus qu’une qualité de l’os ou du sabot. C’est donc bien en ce cas dans l’alimentation de la mère et du premier âge que se situe l’origine du problème.

Mais en France, la production de viande de cheval décroît régulièrement. Un poulain de trait qui naît aujourd’hui est de plus en plus souvent destiné au travail ou au loisir. Malheureusement, si la destination boucherie se raréfie, les habitudes d’élevage tendent à perdurer.

Mais revenons à nos problèmes de qualité de corne.

On a en effet quasi systématiquement des carences minérales notamment en zinc et en cuivre qui interviennent dans la formation de la kératine chez les traits, pour plusieurs raisons : 

- Les traits ont une grosse capacité d'ingestion. De ce fait, ils peuvent tout à fait, adultes, se suffire de fourrage pour les apports énergétiques et protéiques. Par contre au niveau minéral, c'est totalement insuffisant. L'apport d'aliment cheval classique n'est donc pas adapté pour eux. Ils ont besoin d'un simple complément minéral vitaminé bien choisi. 

- Lorsque complément minéral vitaminé il y a, les préconisations du fabricant sont basées sur un cheval de 500 kg. Donc leur application sur un cheval de 800 kg est insuffisante et laisse des carences même si par ailleurs le produit est bien choisi. Il faut adapter les quantités. 

- Si on a affaire à un animal jeune, la vitesse de croissance est très importante puisqu'elle peut à certains moments dépasser le 1 kg/jour. Or, comme tous les chevaux sont grosso modo à leur poids adulte au même âge, cela veut dire que c'est le format adulte qui détermine la vitesse de croissance. Donc, avec un trait, on aura une vitesse de croissance rapide. Donc la nécessité de synthétiser vite des os, des muscles, des tendons capables de supporter le poids. Les insuffisances minérales pendant cette période auront donc des conséquences encore plus graves que pour un poulain de selle et parfois durables dans le temps notamment sur les sabots mais aussi sur les os.

Pour résumer ma pensée : 

Si vous achetez un adulte, vérifiez l'état des sabots avant pour ne pas avoir de trop gros problèmes et ensuite, établissez une ration correcte avec CMV. 

Si vous achetez un poulain, prenez-le sans attendre dans les jours qui suivent le sevrage pour le mettre à une alimentation adaptée (et hors norme) car il est excessivement rare que les éleveurs de traits amènent des minéraux en suffisance. 

Vous saurez que vous avez gagné lorsque vous verrez votre maréchal ou votre pareur frapper comme un sourd pour arriver à détacher un minuscule lambeau de corne !

Catherine Kaeffer

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Pied abîmé sur une poulinière de trait. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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