Comprendre l'immunologie. 4. Applications pratiques
Maintenant que nous en avons terminé avec la théorie, passons à la pratique avec quelques exemples :
Adjuvants des vaccins : ils ont pour but de stimuler la réaction immunitaire non spécifique. C’est le meilleur moyen de s’assurer de provoquer la réaction inflammatoire nécessaire pour amener rapidement le plus des cellules présentatrices d’antigène et de lymphocytes. Ainsi on active plus efficacement l’immunité spécifique. C’est du moins l’idée de base. Les effets indésirables sont par contre à la hauteur de l’intérêt de leurs utilisations.
Emphysème : l'obstruction récurrente des voies respiratoires du cheval adulte se caractérisant par une maladie inflammatoire environnementale avec une bronchoconstriction réversible avec des périodes de crises et de rémission successives. La cause de cette bronchoconstriction est la production intense de leucotriènes proche des voies respiratoires lors de la réaction inflammatoire.
Allergie : ce phénomène est complexe et correspond à une irrégularité du système immunitaire spécifique. Il existe plusieurs types d’anticorps : les IgG, IgM, IgD, IgA et IgE. Cette production est dépendante de la localisation, de lymphocytes mémoire, de l’élément étranger et de bien d’autres paramètres pas forcément connus.
Dans le cas de l’allergie, l’activation se fera à l’aide des IgE. Ces anticorps sont particulièrement efficaces pour libérer l’histamine contenue dans les macrophages. Les activités de cette molécule sont multiples : vasodilatation, accélération du rythme cardiaque, formation d’un œdème et prurit (envie de se gratter).
Choc septique : Cette réaction du système immunitaire est l’une des plus violentes puisque c’est la présence de l’agent pathogène dans le sang qui produit ce choc.
La profusion de globules blancs et d’agents pathogènes ainsi que l’auto entretien de l’inflammation engendre une production majeure d’histamine (le cœur dispose de récepteurs histaminiques qui induisent une accélération cardiaque) et l’état de stress (libération d’adrénaline et de glucocorticoïdes) qu’une réaction inflammatoire généralisée produit. Cela donne lieu à une accélération du rythme cardiaque et respiratoire pouvant être fatale. C’est la solution de la dernière chance.
Utilisation d'huile de vidange : c’est la solution de dernier recours. Lorsqu’un animal est en danger de mort à cause d’un agent pathogène dont il n’arrive pas à se débarrasser, il est arrivé que, lorsque c’était une question de vie ou de mort et que toutes les autres solutions ont été tentés, on injecte une certaine quantité d’huile de vidange dans le péritoine.
Cette méthode, certes barbare, avait le mérite de stimuler le système immunitaire non spécifique à un très haut niveau puisque la phagocytose est inefficace et donc l’activation est continue. Évidemment, comme c’est une inflammation généralisée, l’agent pathogène est lui aussi englobé dans cette activation immunitaire. De là, nous pouvons dire que le système immunitaire spécifique est lui aussi stimulé comme si nous nous retrouvions dans la phase d’induction de la réponse adaptative… De toutes les manières, c’est vraiment du quitte ou double puisque la réaction inflammatoire produite avec l’huile de vidange peut achever comme guérir l’animal
A utiliser avec beaucoup de prudence, donc.
François Kaeffer
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