Méthodes pour limiter les pics de glycémie chez le cheval
Les pics de glycémie chez le cheval sont accusés de favoriser l’insulino-résistance et les maladies métaboliques. Ils sont aussi pointés du doigt pour les problèmes de cartilages du poulain (OCD) et plus généralement les troubles articulaires juvéniles.
Et une fois l’insulino-résistance installée, il faut évidemment les éviter à tout prix.
D’où l’idée qu’il faut limiter les brusques élévations du glucose dans le sang du cheval.
En première approche, on pourrait penser que certains amidons se dégradant plus rapidement que d’autres du fait de leur structure, ils peuvent provoquer des pics plus importants. C’est le fameux indice glycémique. Mais reconnaissons-le dans la pratique et pour un cheval, cette notion est compliquée d’application d’autant que les traitements technologiques des aliments rendent l’estimation du risque pas vraiment évidente.
La deuxième voie est évidente : choisir des aliments pauvres en amidon et en sucres. Moins le cheval en avale, moins le taux de glucides sanguins monte. Cela mène à choisir un foin épié (donc nettement moins riche en sucres) et un aliment à teneur en amidon réduite. Cette méthode efficace choisie par de nombreux propriétaires permet effectivement de limiter les pics.
Après si on veut pousser la logique jusqu’au bout histoire de rester cohérent, cela veut dire aussi qu’il ne faut jamais laisser le cheval brouter de l’herbe jeune ou bien sous la barre des 5 cm de hauteur ce qui suppose une gestion des prés rigoureuse et pas de pâturage d’hiver.
D’autre part, dans certains cas, il devient difficile d’apporter au cheval assez d’énergie sauf à ajouter une quantité relativement importante de matières grasses.
La troisième solution est la solution traditionnelle. C’est la plus efficace mais elle se heurte aux contraintes de notre société et à nos habitudes de vie. C’est celle de multiplier le nombre de repas. Forcément, si vous donnez la même quantité d’aliment en 2 repas au lieu de la donner en une fois, votre pic de glycémie sanguine sera grosso modo divisé par 2.
Dans ma jeunesse, une personne avait racheté un centre équestre dont les chevaux étaient en mauvais état. Pour les remonter, malgré la saison touristique qui s’annonçait toujours chargée et éprouvante pour les chevaux, il a fallu leur apporter sur un temps court, une quantité importante d’aliment. Cela fut possible sans aucun problème ni digestif, ni d’ulcères en faisant… 6 repas dans la journée entre 6 h et 23 heures.
Aujourd’hui, on fait la chasse aux sucres, aux amidons mais on envisage sans frémir d’alimenter un poulain de 6 mois avec un seul repas par jour voire avec un repas tous les 2-3 jours lorsqu’on a suffisamment de disponibilité pour aller le voir surtout s’il est au pré et qu’il faut crapahuter dans le noir et dans la boue en hiver ou aller le chercher au diable vauvert dans la grande prairie d’été, le ramener, le séparer des autres. Autant je peux comprendre les contraintes de la vie moderne, les subissant comme tout le monde, autant je pense que dans un cas comme cela, il vaut mieux payer plus cher une pension qui a la possibilité de donner 2 à 3 repas par jour que d’avoir après, des soucis de santé sur le poulain, des frais vétérinaires conséquents voire des rêves brisés définitivement.
Un bon suivi, de la disponibilité, de la surveillance attentive, on peut avoir le sentiment que cela ne sert à rien… puisqu’il n’arrive rien. Mais s’il n’arrive rien, c’est justement parce qu’on a passé le temps à surveiller. C’est très chronophage mais c’est aussi très bloquant puisque cela doit se faire tous les jours, sans exception, par beau ou mauvais temps, que vous soyez en forme ou malade, même si la journée a été rude. Si on n’a pas la possibilité de l’assurer soi-même, il faut, surtout si on a un animal un peu exigeant ou sensible, ne pas hésiter à le confier à une personne qui prendra le temps nécessaire pour le faire.
C’est un travail réel et exigeant et comme tout travail, soit vous payez de votre personne soit il doit se payer. Mais au final, vous limiterez les risques de problèmes pathologiques et donc le coût vétérinaire. Et puis le voir en forme, cela n’a pas de prix.
Catherine Kaeffer
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