Faire une analyse de crottin pour choisir la molécule du vermifuge

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

Faire une copro pour savoir quelle molécule utiliser, cela semble une évidence et pourtant, ce n'est pas si simple.

Nous avions vu dans un précédent article que la copro ne pouvait s'utiliser sans précaution pour savoir si on devait ou non traiter ou non. Qu'en est-il du choix du produit pour vermifuger ?

Pour choisir un produit ou une molécule, il va falloir regarder ce qui va guider notre choix. Si on se base sur la copro, on estime que le choix nous sera dicté par la différence dans le résultat et notamment en ce qui concerne les parasites détectés.

Les produits de vermifuge peuvent se répartir en fonction de leur impact sur les espèces parasitaires.

Vous allez avoir d'un côté les produits qui atteignent les anoplocéphales, d'un autre côté ceux qui atteignent les autres parasites.

Dans cette catégorie, il va y avoir encore une séparation qui va pouvoir se faire si on considère que le produit atteint ou non les strongles respiratoires, les strongyloïdes, les trichostongyles ou les gastérophiles.

On a aussi des différences d'efficacité sur certaines espèces de petits strongles ou de grands strongles.

Mais la copro nous permet-elle de saisir ces différences de besoins, autrement dit, peut-on avec une copro déterminer la présence de ces parasites précisément ou leur absence ?

Oui et non.

Les gastérophiles ne sont généralement pas détectés par la copro car ils arrivent au stade pupe ou larvaire dans le crottin et ces stades sont trop volumineux, ce qui fait qu'ils sont écartés lors de l'analyse la plupart du temps.

Les strongyloïdes ne sont pas facilement détectables, notamment chez les femelles car ils s'enkystent pour partie. La détection chez les mâles ou les jeunes est plus fréquente.

Les strongles respiratoires ne sont pas détectables chez la plupart des chevaux car ils ne peuvent pas terminer leur cycle et s'arrêtent dans les voies respiratoires. Quand la faiblesse immunitaire de l'hôte fait qu'ils arrivent à se reproduire dans le tube digestif, ils sont parfois inclus dans le résultat des grands strongles.

La détection des anoplocéphales pose un soucis technique en raison du principe de dilution. En effet, ces espèces ont une reproduction qui va engendrer une expulsion d'un sac contenant tous les oeufs. Les oeufs ne se dispersant pas dans le crottin, leur détection s'en retrouve affectée.

A ce stade, on pourrait considérer que l'absence ne permet pas de se positionner mais que la présence apporte une réponse... ce serait une réponse de sagesse si nous étions hors contexte.

En effet, si vous voulez le nom du produit qui "marche à tous les coups" selon ces critères, vous tomberez toujours sur le combo "ivermectine/praziquantel".

Cependant, ce résultat ne tient pas compte des résistances de certains parasites à ce produit très utilisé, il ne tient pas compte de la situation de votre équidé (âge, gestation, lactation, antécédents pathologiques...) ou de votre environnement.

En conclusion, l'analyse de crottin permet parfois d'orienter une réflexion ou une démarche, elle peut renseigner sur un contexte parasitaire, mais elle ne peut pas mettre à elle seule de déterminer comment et avec quoi il faut vermifuger. L'étude de votre situation particulière, ainsi que la réflexion menée avec votre vétérinaire restent indispensables.

Anne ANTA

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Photo d'un crottin de cheval. Tous droits réservés à Techniques d'élevage

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