Lipides vs glucides : un transfert nutritionnel non sans conséquences. (Partie 2)
Nous avons regardé le comparatif de l'apport énergétique entre les lipides et les glucides mais pour aller plus loin, il nous faut voir la quantité de déchets produits et la vitesse à laquelle la production s'effectue.
Pour une oxydation complète d'une molécule de lipide C18 par la bêta-oxydation, nous avons :
- une production de 16 CO2 ;
- une production totale de 17 FADH2 ;
- une production totale de 35 NADH ;
- une production de 120 ATP ;
- une consommation de 16 O2.
Pour l'oxydation complète d'une molécule de glucose, nous avons :
- une production de 6 CO2 ;
- une production totale de 2 FADH2 ;
- une production totale de 10 NADH ;
- une production de 30 ATP ;
- une consommation de 6 O2.
Pour nous amuser (du fait de notre sens de l'humour très particulier), nous allons comparer à production énergétique égale et donc pour obtenir 30 ATP avec les lipides, nous serons à une production d'environ 4 CO2, 4 FADH2 et 9 NADH ainsi qu'une consommation de 4 O2.
D'un point de vue strictement productif, nous avons plus de composés oxydés avec les lipides par la bêta-oxydation et en passant par le péroxysome, l'oxydation passe par la production d'eau oxygénée (une espèce réactive de l'oxygène ou ROS).
Ce métabolisme est donc plus producteur de composés oxydés (NADH et FADH2, lesquels passent, entre autres, par la chaîne respiratoire) et donc nécessite plus d'antioxydants que les glucides.
Pour arriver sur la différence de vitesse entre les 2 métabolismes, il faut prendre en compte qu'il faut plus de réactions biochimiques pour obtenir la même quantité d'énergie dans la voie des lipides que celle des glucides. Pour pouvoir être plus précis sur la vitesse des réactions des différents métabolismes, il nous faudrait deux constantes pour chaque enzyme : la constante de Michaelis (Km) et la constante catalytique (kcat). Cependant, le métabolisme lipidique nécessite 3 réactions supplémentaires pour obtenir la même quantité d'ATP.
Le fait est que les fibres musculaires lentes marchent aux lipides tandis que les plus rapides utilisent les glucides donc nous pouvons, en regardant ces 2 éléments, dire que la vitesse de production d'énergie est inférieure donc l'énergie est sans doute plus concentrée mais moins accessible.
François Kaeffer
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