Changer l’alimentation du cheval peut changer la production des gaz digestifs

Publié le par François Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Les gaz digestifs produits par les chevaux sont dépendants de l’alimentation et de nombreuses conséquences découlent d’une modification trop rapide de cette alimentation. En effet, outre la mortalité bactérienne liée à un changement alimentaire pouvant donner au final, et dans les cas extrêmes, une fourbure, il existe d’autres conséquences comme un changement de coloration des crottins, de leur consistance et finalement de la composition des gaz. Techniques d'élevage fait le point.

Chaque gaz possède ses caractéristiques physico-chimiques et nous en avons 4 différents :

  • CO2 : sa production est facilitée par les bactéries amylolytiques et glycolytiques du fait de leur métabolisme rapide. Il est en grande partie récupéré par le cheval avec pour conséquence une acidose.
     
  • H2 : sa production est liée aux bactéries cellulolytiques.
     
  • CH4 : seules les bactéries méthanogènes peuvent produire cette molécule à l’aide des deux premiers gaz. Cette métabolisation est intéressante pour éviter un volume douloureux pour les chevaux.
     
  • SH2 : seules les bactéries (comme les bactéries du genre Streptococcus) ayant un métabolisme soufré et ce sont des bactéries faisant partie de la catégorie des bactéries amylolytiques et glycolytiques.

Nous avons donc une favorisation avec les céréales une production de CO2 et de SH2 et avec le fourrage, le CO2 et H2 qui peuvent donner le CH4 grâce aux bactéries méthanogènes.

Évidemment, dans la réalité, c’est un mélange que nous avons mais une réorientation de l’alimentation engendre des changements de volume de gaz puisque ces gaz sont plus ou moins denses :

Molécules gazeuses

Masse volumique du gaz

CH4

0,55

CO2

1,53

CO

0,97

SH2

1,19

H2

0,07

 

Plus une masse volumique est faible plus une quantité faible de la molécule prend de la place. Le H2 est donc problématique et peut potentiellement provoquer des coliques.

Un cas particulier est celui du CO.

Lors de l’accumulation du CO2 dans la lumière intestinale, en particulier dans le tympanisme, il peut y avoir production de CO qui a été constaté dans certaines situations où la production d’hydrogène dépasse les capacités métaboliques des bactéries méthanogènes. Or sa masse volumique induit une rapide prise de volume et donc c’est un risque d’autant plus important d’avoir des complications tout aussi rapides.

François Kaeffer

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MAJ juin 2024

Cheval se regardant le ventre. Techniques d'élevage (R) Tous droits réservés

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