Les absorbeurs de toxines dans les aliments pour chevaux : propriétés et intérêts
Nombre d'aliments pour chevaux contiennent des produits qui aborbent les toxines suivant les allégations des fabricants. Quels sont les avantages et les inconvénients de ce type de produit ? Quand les utiliser ? Techniques d'élevage fait le point
Certains éléments, que l’on retrouve dans de plus en plus de produits, est présenté comme un adsorbeur de mycotoxines.
Ces mycotoxines sont des composés toxiques produits par des champignons et il en existe un certain nombre rien que dans l’alimentation : Aflatoxine, Tricothécènes, Zéaralénone, Ochratoxine, Fumonisines, Stérigmatocystine, Patuline, Citrine, Penitrem A, Acide Cyclopiazonique, Alternariol, Acide Ténuazonique, Alcaloïdes de l’ergot…
Ces toxiques ont des effets divers selon leurs mécanismes d’action, leurs concentrations et le temps de contact entre le toxique et l’animal. De plus, il n’est pas aisé de déterminer si le fourrage ou les céréales que l’on a devant ses yeux est (sont) contaminé(s) ou non.
Alors une méthode préventive, ce n’est pas si mal, non ?
Avant de répondre à cette question, voyons comment sont constitués ces produits ?
Ces composés utilisés dans l’élevage de poulets sont, dans les faits, un mélange de glucomannanes. Ces molécules font partie de la famille des oses et plus spécifiquement des polysaccharides de haut poids moléculaire composés de D-mannose et de D-glucose ramifiés. Celles qui nous occupent sont extraites de parois d’une levure, Saccharomyces cerevisiae, utilisée assez couramment vivante ou morte.
Ces glucomannanes ont été testés sur les poulets dans le cadre d’une intoxication aux aflatoxines avec un succès certain. Plusieurs études ont montré un réel impact de l’ajout de ces produits sur ce risque toxique.
Bien que le poulet ne soit pas un cheval, si les glucomannanes empêchent l’absorption des mycotoxines et que le cheval n’est pas plus capable que le poulet de digérer efficacement ces molécules (ce qui n’est pas prouvé mais admettons) alors rien n’empêche de penser que cela pourrait servir aussi pour le cheval.
Cependant, des éléments sont à prendre en compte :
- Il existe bien d’autres mycotoxines dans l’alimentation du cheval que l’aflatoxine et nous n’avons pas d’étude sur ces autres toxines qui possèdent d’autres propriétés physico-chimiques… Considérer qu’un absorbeur de toxines s’occupera de toutes les mycotoxines paraît bien illusoire.
- Nous retrouvons ces molécules dans tous les produits à base de levures mortes. Les seules différences vont être leurs concentrations et le moment de la prise. Pour une supplémentation en vitamines B, il vaut mieux hors des repas pour faciliter l’assimilation tandis que pour une activité contre les toxines, il vaut mieux une prise simultanée.
- La présence de toxines dans l’aliment provient du développement de moisissures et de champignons qui n’ont pas qu’un effet digestif mais aussi par exemple qui peuvent être nuisibles sur le plan respiratoire.
En somme, quelque chose qui ne manque pas d’intérêt mais cela reste un bilan ensoleillé par rapport aux données présentes à l’heure actuelle.
François Kaeffer
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MAJ Novembre 2021