L'excès de fer provoque une insulino-résistance chez le cheval ?
A plusieurs reprises, nous avons entendu cette affirmation : « l'excès en fer provoque une insulino-résistance ».
Le biochimiste en moi est alors secoué de plusieurs spasmes interloqués, fouillant dans ses archives mentales (et plus tard, dans sa bibliothèque technique) pour trouver un lien (même ténu) entre le métabolisme du fer et l'insulino-résistance... en vain.
Commençons par le phénomène de l'insulino-résistance : la cellule possédant des récepteurs pour l'insuline (et ainsi réagir sous son impulsion) peut développer une résistance (appelée aussi « tolérance » en particulier pour les médicaments et les toxiques) lors d'une surstimulation répétée de ces récepteurs.
En cas d'hyperglycémie, le corps réagit en augmentant sa sécrétion d'insuline pour pallier le problème et dans les cas où cela se prolonge trop longtemps (diabète, maladie de Cushing), la cellule limite son nombre de récepteurs obligeant le corps à produire toujours plus d'insuline pour obtenir une réponse correcte jusqu'à épuisement des capacités de sécrétion de l'insuline.
Mais où donc l'excès de fer jouerait-il un rôle quelconque dans ce problème ?
La réponse est assez simple : cette affirmation est un raccourci saisissant.
En effet, l'intoxication en fer (l’intoxication étant différente du simple excès) touche le foie et le pancréas et peut, parfois, potentiellement, dans certains cas, engendrer une hyperglycémie (diabète). De là, il est aisé de raccourcir en disant que puisque l'hyperglycémie engendre une insulino-résistance et que le terme diabète n'existe pas pour le cheval alors le fer produit une insulino-résistance.
Oui... mais de 2 choses :
- l'une considère la destruction du foie qui ne tient plus son rôle de stockage du glucose et donc le pancréas réagit en produisant de plus en plus d'insuline. Ce qui nous conduit à une insulino-résistance à long terme ;
- l'autre considère une attaque du pancréas et donc une hyperglycémie par sous-production d'insuline. Il n'y a donc pas lieu de dire que le cheval a développé ou développera une insulino-résistance puisqu'il n'y a plus assez d'insuline.
A ma connaissance, le fer a plus tendance à engendrer la première considération que la seconde mais il vaut mieux garder les deux à l'esprit quitte à en privilégier une sur l'instant.
François Kaeffer
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