Quels sont les effets du pâturage de nos chevaux sur l’herbe ? 1. Sur la plante en elle-même
Les effets du pâturage sur la prairie peuvent s’envisager à trois niveaux : la plante, la petite zone autour de cette plante et l’ensemble de la parcelle ou des parcelles adjacentes.
Premier niveau, celui de la plante prise individuellement. Le cheval en la consommant va manger les feuilles et donc diminuer brutalement sa capacité de photosynthèse et modifier son cycle de développement.
Pour la graine, tout dépendra du moment où le cheval mangera l’épi. S’il le fait en tout début de formation, certaines plantes pourront alors refaire un nouvel épi. S’il le fait alors que l’épi est bien formé et les graines mûres, un nouvel épi ne pourra souvent pas être formé. La majeure partie des graines sera digérée. Mais celles qui survivront aux dents et au passage dans le tube digestif pourront se retrouver dans les crottins et s’installer sur de nouveaux territoires.
La plante va donc dans un premier temps souffrir du pâturage. La question est de savoir ce qu’il lui restera comme capacités de repousse. Cela va dépendre de nombreux facteurs :
- L’importance du prélèvement. Évidemment, si une toute petite partie de la plante est mangée, cela lui posera moins de soucis que si elle est consommée quasi en totalité.
- L’importance des réserves de la plante. Si au moment où elle est mangée, la plante possède des réserves importantes (et que la partie de la plante où elles sont stockées n’est pas mangée par le cheval), elle repartira assez facilement. Par contre, pas de réserves, pas de redémarrage possible.
- La fréquence des prélèvements. En effet, certaines espèces ont besoin de temps entre deux prélèvements par le cheval. D’autres sont plus rapides à s’en remettre. Les espèces qui redémarrent lentement vont tolérer un prélèvement qui peut parfois être important à condition qu’elles aient derrière des semaines voire des mois pour récupérer. Ces espèces ne seront pas adaptées à un pâturage en continu où le cheval pourrait revenir très régulièrement les brouter. Elles ne survivront dans ce cas que si elles trouvent un moyen de ne pas être trop accessibles ou appréciées. Au contraire, les espèces aptes à redémarrer rapidement après le pâturage pourront mieux résister en pâturage permanent surtout si elles aiment la lumière. Elles seront moins à leur aise dans une prairie de fauche.
- La concurrence des autres plantes. Si sur la zone toutes les plantes ont été consommées, elles vont avoir toutes les mêmes soucis de redémarrage. Par contre, si une plante a été délaissée, elle va profiter que les autres sont sur le flanc pour prendre les places libres, ralentissant alors toute repousse.
- Les conditions pédoclimatiques, entendez par là l’état du sol et la météo. Si la plante se fait manger en pleine période de sécheresse, où le sol est aussi dur que du béton, elle aura beaucoup plus de mal à reprendre que si elle dispose d’eau, d’une température clémente et d’un sol fertile. Dans l’état du sol, il faut aussi penser à sa structure. Un sol qui a été défoncé tout l’hiver par les sabots, qui est plein de trous et de bosses, n’a plus aucune structure organisée. Si la plante est consommée à ce moment-là, sa repousse est sous de mauvais auspices.
Dans un prochain article, nous nous intéresserons à l’influence du pâturage sur la zone autour de la plante consommée.
Catherine Kaeffer
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